Paru initialement in L'Humanité le 7/03/14 sous le titre
La société civile ivoirienne bâillonnée
Le régime d’Alassane Ouattara entrave les initiatives et la libre expression de la Convention de la société civile, dont le siège à Abidjan est occupé par des hommes en armes.
Un régime « démocratique » ? Le gouvernement d’Alassane Ouattara a franchi un pas de plus, vendredi dernier, avec le déploiement policier destiné à perturber la tenue d’un séminaire de la Convention de la société civile dans le quartier de Cocody, à Abidjan. « Malgré la présence de représentants de l’ambassade de France, de l’Union européenne, de la Communauté des États d’Afrique de l’Ouest et même du ministère de la Justice, et alors qu’aucun trouble public n’était à craindre, nous avons assisté à un déploiement policier clairement destiné à empêcher ce rassemblement », relate un participant.
Les démêlés de cette coalition (132 associations, syndicats et organisations professionnelles) avec le ministère de l’Intérieur ont commencé lorsque le précédent président de la Convention, Patrice N’Gouan, a passé la main. Défenseur des droits de l’homme, ce dernier fut, durant la crise postélectorale de 2011, une précieuse voix de paix. Lors du passage de relais, profitant de la confusion qui régnait dans les organisations syndicales, dont certaines ont été décapitées par la répression qui a suivi l’arrivée d’Alassane Ouattara au pouvoir, le ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko, a tenté d’imposer son propre neveu, Sidiki Bakayoko, à la tête de la Convention de la société civile. Celle-ci avait pourtant porté à sa tête une personnalité indépendante, le Dr Christophe Kouamé, un pharmacien. La bataille judiciaire engagée avec l’appui du pouvoir s’est conclue par la fermeture des comptes bancaires, l’interdiction d’activité et l’occupation du siège par des hommes armés.
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