Les Baoulés constituent un peuple de Côte d'Ivoire, vivant essentiellement au centre du pays, près des villes de Bouaké et de Yamoussoukro. Ils représentent environ 23 % de la population du pays (environ 3 943 667 d'individus) ce qui fait du Baoulé la première ethnie du pays devant les Bétés et les Senoufos qui constituent respectivement la deuxième et la troisième ethnie du pays. Les Baoulés font partie du groupe Akan, et sont originaires du Ghana voisin. Il s'installent en Côte d'Ivoire au xviiie siècle, guidés par la reine Abla Pokou. Le nom Baoulé vient du sacrifice, par la reine Pokou, de l'un de ses fils afin de passer un fleuve, alors qu'elle menait la fuite de son peuple du Ghana : “ba ou li” (“l'enfant est mort”). Les Baoulé se sont établis entre les fleuves Bandama et Comoé.
Légendre de la Abla Pokou, la reine de Koumassi et de la Côte d’Or (aujourd’hui : le Ghana) est la personne la plus célèbre de la contrée. Elle et son peuple vivent en paix jusqu’au jour où elle apprend qu’une attaque très sanglante contre Koumassi est planifiée par des peuples nomades vivant autour de la capitale. La raison pour l’attaque est le fait que la tribu est très riche grâce à une bonne récolte. Une prompte décision est prise, car les ennemis sont trop dangereux : la tribu veut s’enfuir avec sa reine pour trouver un lieu plus paisible.
Pendant la fuite, ils rencontrent plusieurs obstacles, mais la reine est toujours très sage et peut résoudre tous les problèmes. Cette situation change au moment où ils arrivent à la Comoé, un des grands fleuves du pays. C’est l’heure tragique, car il n’y a aucune possibilité de traverser le fleuve. C’est une barrière géographique. Le temps presse à cause des ennemis qui suivent encore la tribu.
La reine demande au devin de la tribu de consulter les oracles ce qui a pour résultat que l’esprit de la Comoé demande du sang humain d’une créature mâle afin de livrer passage à toute la tribu. Après le choc et la recherche d’un volontaire, la reine veut se sacrifier, car la tribu n’a pas de héros masculins. Quand elle apprend que l’esprit refuse le sacrifice d’une femme, il reste seulement une possibilité : le sacrifice de son fils Kouakou. Dans un moment pathétique, il accepte son destin pour sauver sa mère et son peuple quoiqu’il soit le fils unique de la reine.
Après la mort cruelle du volontaire, des événements surnaturels permettent le passage sur la Comoé. Le peuple s’installe dans un lieu paisible et célèbre les funérailles de Kakou pendant plusieurs mois.
La postérité d’Abla Pokou n’a jamais oublié cet événement du sacrifice. On dit que, la nuit, on peut entendre les chants des Baoulés qui parlent de cette vieille légende et qui vantent la reine et son fils qui est un héros.
La légende des Baoulés
Il y a longtemps, très longtemps, vivait au bord d’une lagune calme, une tribu paisible de nos frères. Ses jeunes hommes étaient nombreux, nobles et courageux, ses femmes étaient belles et joyeuses. Et leur reine, la reine Pokou, était la plus belle parmi les plus belles. Depuis longtemps, très longtemps, la paix était sur eux et les esclaves mêmes, fils des captifs des temps révolus, étaient heureux auprès de leurs heureux maîtres. Un jour, les ennemis vinrent nombreux comme des magnans. Il fallut quitter les paillotes, les plantations, la lagune poissonneuse, laisser les filets, tout abandonner pour fuir. Ils partirent dans la forêt. Ils laissèrent aux épines leurs pagnes, puis leur chair. Il fallait fuir toujours, sans repos, sans trêve, talonné par l’ennemi féroce. Et leur reine, la reine Pokou, marchait la dernière, portant au dos son enfant. À leur passage l’hyène ricanait, l’éléphant et le sanglier fuyaient, le chimpanzé grognait et le lion étonné s’écartait du chemin. Enfin les broussailles apparurent, puis la savane et les rôniers et, encore une fois, la horde entonna son chant d’exil :
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