Après les photos recyclées de janvier 2010 (voir ci-dessous), celle-ci, guerrière en diable, pourtant contredite par les témoignages rapportés par les télés françaises à propos de la sécurité des ressortissants français en Côte d'Ivoire.
Côte d'Ivoire : 200 morts selon les Nations Unies
Si l'on en croit un simple encadré dans Paris Match (le 23 décembre dernier, encadré qui accompagnait un article signé Patrick Forestier, sur lequel nous reviendrons). "Près de 200 personnes ont été tuées dans les violences qui ont suivi le second tour de l'élection présidentielle le 28 novembre en Côte d'Ivoire". En plus du poids des mots et du choc des photos, l'hebdomadaire français, bien connu pour son panafricanisme, pourra maintenant ajouter le sens du titre vendeur... En en poursuivant la (courte) lecture, voici les preuves irréfutables que Paris Match nous fournit : (à propos des 200 morts) "c'est ce qu'a déclaré l'ambassadrice des États-Unis au Conseil des droits de l'homme, agence des Nations Unies qui siègent à Genève. "Nous disposons d'informations crédibles selon lesquelles près de 200 personnes sont sans doute mortes, des dizaines d'autres ont été torturées ou maltraitées, et d'autres encore ont été enlevées à leur domicile au beau milieu de la nuit", a déclaré l'ambassadrice, Betty E.King."
Ah... d'accord...? C'est tout ce qu'ils ont ? Une déclaration émanant du pays ayant le plus ouvertement menti devant les mêmes Nations Unies (Colin Powell, reviens, avec Obama et la Clinton on rigole bien moins qu'avec tes fioles !)... On enquête à Paris Match dis donc ! On mouille le maillot pour l'info ! On rampe et on se salit pour ramener de l'inédit !
Ces personnes, donc, sont "sans doute mortes"... vous croyez que ça fait sérieux, comme preuve, "sans doute mortes"... "des dizaines d'autres"... oui, mais alors combien...? de dizaines ? Dix ? Douze ? Quinze ? "Torturées" et "maltraitées"...et même des fois "enlevées à leur domicile au beau milieu de la nuit". Et donc, parce que c'est rapporté par une ambassadrice américaine à l'Onu, pour Paris Match, c'est une information. Ça constitue, en soi, une information.
Ne parlons même pas de l'authenticité, difficile à établir, des faits et chiffres rapportés. On finira par se faire traiter de révisionnistes !
Photo - Paris Match Texte - L.F.
PS (5 ans après) : initialement mis en ligne le 5 janvier 2011.
Quelques semaines après l'investiture du dernier président ivoirien démocratiquement élu, Laurent Gbagbo. Et alors que les ingérentes menaces françaises commençaient à laisser apparaître le coup d'état médiatico-militaire franco-onusien en cours...
Bonus :
Pour étayer la thèse de la guerre civile imminente (qui a l'avantage de conférer à Ouattara un soutien populaire qu'on peine à déceler), Paris Match est prêt à tout, même à utiliser, quand ils n'en ont pas, des images "guerrières" datant de janvier 2010 !!!