Ressemble de plus en plus à un "correspondant" de la CIA dans SAS
Stephen Smith. Maintes fois encensé ici même. L'homme qui sut nous révéler que la Françafrique n'existait plus - vous dire la dimension oraculaire que prend chacune de ses interventions. On attendait tous, depuis le 28 novembre et l'élection présidentielle ivoirienne. Conjecturant. Que pouvait bien penser Smith ? Que dirait Smith ? Que ne dirait pas Smith ? Qu'allait-il sous-entendre, souligner ironiquement, laisser sans réponse ... Quelles nouvelles perspectives intellectuelles allait-il, infatigable défricheur, nous proposer ? Quels nouveaux prismes allions-nous devoir adopter grâce à sa (déjà) mythologique sagacité ? Vers quelles steppes géostratégiques inédites parviendrait ce Bogdanof de la politique étrangère, une fois encore, à nous entraîner ? (Merci à Sud-Ouest qui a recueilli).
À propos d'Obama
"Obama a pris pour un soufflet personnel une confiscation du pouvoir aux portes du Ghana, où il avait fait son discours sur l'Afrique." (Vous avez vu s'il est informé le pen of America - la "voice", c'est Ockrent - s'il a la langue d'Obama bien au creux de l'oreille).
"Le Burkina, médiateur, et le Nigeria, puissance régionale, se taisent." (T'as entendu, Moitié de Carla Sarkozy ? C'est à Blaise qu'il faut sonner les cloches...)
"Nicolas Sarkozy a pris la bonne position en soutenant Ouattara au nom d'un principe démocratique essentiel. Mais on ne peut pas demander à Paris d'aller plus loin. Si la Côte d'Ivoire a des casques bleus sur place, c'est grâce à la « prime postcoloniale » française. Mais, si on veut en finir avec la tutelle postcoloniale, il faut admettre que la France ne monte pas en première ligne." (Si c'est pas de la position américaine savamment pitchée...).
Les atouts de Ouattara
"Il a des militaires avec lui, car l'armée « nationale » est en réalité une force tribale que les forces hostiles à Gbagbo ont quittée pour les « Forces nouvelles » que commande Soro." (Chacun appréciera les considérations ethno-zoologiques de M.Smith à leur valeur).
"Le secteur clé des transports est tenu par des gens du Nord. Ouattara a le soutien de l'étranger." (Intéressante juxtaposition... le soutien de l'étranger... dit par Gbagbo ça devient xénophobe).
"Ce pays qu'on disait xénophobe (sic) a voté pour un changement de réconciliation, puisque l'antagonisme historique entre le nordiste Ouattara et Bédié le Baoulé a été effacé." (Une minute de silence).
"Depuis l'élection, Bédié est venu à l'hôtel du Golfe, mais il n'a pas fait la déclaration qui l'engagerait fortement et sans laquelle Ouattara redevient le marginal de la famille ivoirienne." (Ça sent l'ordre de mission qui s'annonce...).
"Chaque jour passé à faire de la résistance hôtelière écorne l'image d'un homme qui était resté enfermé des mois à l'ambassade de France. Il redevient le visiteur, le coopérant qui n'a pas de fief pour se retrancher sous la protection des siens." (Dans quelques jours c'est cuit ou quoi ?)
"Sur le plan géopolitique, le prochain référendum au Sud-Soudan est plus important mais c'est en Côte d'Ivoire que se décide la défense du principe démocratique du suffrage universel. L'Amérique le sait, même si Abidjan n'est pas pour elle d'un intérêt vital." (Y'a donc plus triste sort qu'Ivoirien : Soudanais : sauvé par Clowney, défendu par Kouchner et hiérarchisé par Smith).
Photo - dr Texte - Stephen Smith (& friends)
PS2 (5 ans après) : initialement mis en ligne le 20 décembre 2010.
Quelques jours après l'investiture du dernier président ivoirien démocratiquement élu, Laurent Gbagbo. Et alors que les ingérentes menaces françaises commençaient de se préciser.