Les Tigres d'Afrique
L'Afrique championne du monde de la croissance économique ! Et ce, sans réellement d'aide étrangère, tant en matière d'aide publique que d'investissements. Le monde va-t-il bientôt devoir compter aussi avec de nouveaux "tigres" économiques africains ?
Les milieux financiers occidentaux se sont sérieusement interrogés voici deux mois seulement sur la réalité de l'émergence des nouveaux "tigres" asiatiques et sud-américains dans l'économie mondiale. Source de l'inquiétude : un ralentissement de leurs croissances ainsi que des signes de faiblesse de leurs monnaies. Et il est vrai que la Chine, par exemple, ne comptabilise plus de croissance à deux chiffres depuis plusieurs années tandis que l'Inde enregistre elle aussi une baisse sensible de son taux habituel de croissance : moins de 4% l'an dernier contre des 6 à 7% au cours des années précédentes...
Il n'empêche que le monde développé se satisferait bien de ces croissances affaiblies quand il ne peut espérer, lui, que des performances autour de 2%, et encore ! Sachez à cet égard que la France, par exemple, a très probablement camouflé une récession au cours des deux dernières années : comment, sinon, aurait-elle pu voir ses recettes fiscales baisser !? A moins en effet d'une baisse d'impôt, ce qui est très loin d'avoir été le cas dans l'hexagone, bien au contraire, les dites recettes auraient dû augmenter au moins autant que la croissance annoncée d'un peu moins de 1%. Les médias français ne se sont pas réellement interrogés sur cette question tandis que la Commission de Bruxelles qui, aujourd'hui, suit de très près les finances gauloises, n'a sans doute pas voulu, en relevant l'incohérence, dynamiter sa propre politique d'austérité.
Quoiqu'il en soit, on ne parle plus à présent de la faiblesse des pays émergeants, d'autant que la Chine semble, elle, avoir pris conscience du fait que sa croissance dépendait aussi de la bonne santé économique des occidentaux. Tout comme l'Allemagne postélectorale semble maintenant moins fermée au rachat des dettes publiques européennes par la Banque centrale de la zone euro : il est vrai que le SPD, les sociaux démocrates, est en position de force au Bundestag même si ses membres ont accepté de s'allier avec Madame Merkel...
C'est dans ce contexte que sont tombées, sur le site de la CIA (WorldFactBook), les chiffres de la croissance mondiale pays par pays. Ils confirment, certes, le ralentissement en Asie et Amérique latine ainsi que la quasi stagnation des pays développés. Mais ils font apparaître surtout, information passée quasiment inaperçue, l'émergence de l'Afrique en tête, -oui, en tête !- de la dite croissance mondiale. Voyez vous-mêmes (tableau 1) le positionnement de chaque pays du continent dans la liste de la CIA : 26 pays africains dans les 59 qui ont connu une croissance 2013 supérieure à 5% ; et 6 pays seulement qui ont enregistré moins de 2% de croissance : hors la Guinée Equatoriale dont l'évolution du PIB est calquée sur les cours du brut, tous les pays à faible croissance ou en récession sont ceux qui ont connu de graves troubles politiques, sociaux ou militaires l'an dernier. Et encore peut-on voir que l'Egypte, celle qui a vu ses militaires déposer le régime islamique extrémiste élu et entreprendre contre ses partisans une véritable guerre civile, peut-on voir donc cette Egypte à feu et à sang croître tout de même de 1,8% : fallait-il que son économie soit vraiment tombée au plus bas pour qu'elle ne puisse que rebondir ! Car la manne touristique s'est envolée là bas, tout comme en Tunisie. Désormais vous pouvez visiter le temple de Louxor ou vous reposer sur les plages d'Hammamet quasiment seuls et à des prix totalement bradés...
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