Considérant les révélations dues au documentaire La Françafrique, diffusé en décembre dernier sur France Télévision, dans lequel on apprenait, de sources diverses, sûres et concordantes (trois officiels français, ancien des services, de la cellule Afrique et diplomate), que le résultat de la présidentielle gabonaise de 2009 avait été "inversé" au profit du dynastique perdant Ali Bongo, le 25 janvier dernier, le "vrai président vraiment élu" par les électeurs gabonais, André Mba Obame a officialisé sa victoire en formant un gouvernement vraiment légitime, puisque vraiment issu des urnes... La France politique ou médiatique, si prompte à dénier en Côte d'Ivoire la vraie victoire du Président Laurent Gbagbo contre le tricheur Alassane Ouattara, quitte pour cela à fouler des deux pieds la constitution, les institutions et les choix du peuple ivoirien, refuse de fait de reconnaître au Gabon, une fois encore, la réalité électorale et choisit de miser sur le perdant tricheur... en s'abritant, duplicité d'ancienne puissance coloniale, derrière le respect des institutions gabonaises ! La Françafrique : 15 poids et 15 mesures.
Hier, le président élu Mba Obame est allé se mettre sous la "protection" de l'ONU. Devant le PNUD, avec son gouvernement et le peuple gabonais. Après avoir dissous le parti de l'Union Nationale (ancien premier parti d'opposition, (re)devenu le parti vainqueur), ce qui témoigne du sens démocratique et multipartiste de l'illégitime régime dynastique Bongo, dans la journée, les usurpateurs ont fait donner l'armée et la police tard dans la nuit. Ce qui n'entame en rien la détermination du nouveau président, de son gouvernement et du peuple gabonais. Mba Obame est venu jusqu'à l'ONU pour "déposer une lettre à M. Ban Ki-moon (secrétaire général de l'ONU, ndlr). On attend ici (sa) réponse. Mais les militants et nous ne partirons pas tant que nous n'avons pas une réponse claire". Pour l'heure, l'AFP, si sujette à caution, tant ses mensonges, approximations et alignements sur Paris dans la crise ivoirienne sont apparus, continue de ne voir en Mba Obame qu'un opposant... qui serait non pas à la tête d'un peuple, mais de "sympathisants". La preuve : "La dispersion s'est produite à l'aube et était l'oeuvre de gendarmes et militaires - des bérets rouges -. Il y a eu des tirs de grenades lacrymogène. Il y a eu des blessés et une trentaine d'arrestations", a affirmé à l'AFP Michel Ongoundou, opposant et "ministre de la défense" dans le "gouvernement" dévoilé mardi par le président autoproclamé." Les Gabonais goûteront certainement ces guillemets méprisants autour de ministre de la Défense et le choix du terme "opposant. Toujours selon la même "source" : "Un journaliste de l'Agence France Presse s'est rendu brièvement sur les lieux à 06H15 avant d'en être reconduit poliment par la gendarmerie. A 06H15, les gendarmes nettoyaient la rue devant le PNUD ramassant divers débris: sacs poubelle, cailloux, bouteilles plastique. La tente, les chaises en plastique et les appareils de sonorisation qui avaient été installés la veille pour les militants devant le PNUD avaient disparu. Aucun militant n'était visible." D'ici à ce que l'AFP nous dise sans rire qu'il ne s'est rien passé cette nuit à Libreville...
Photo - dr Texte - J.O.