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Le Gri-Gri International

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Censuré à la fac de Grenoble : depuis qu'il parle d'Israël, Michel Collon endure l'anticollonisme primaire !

Publié par Gri-Gri International sur 12 Mai 2010, 07:29am

Catégories : #Politique

Hugo Chavez Michel Collon

  

Le journaliste belge Michel Collon devait donner une conférence sur le campus de Grenoble le 5 avril dernier, intitulée « Israël, parlons en ». Après avoir appris le sujet de son intervention, les universités ont refusés de lui donner un amphithéâtre. Le journaliste Belge a finalement donné sa conférence dans le hall de la faculté.  

Aucune jolie étudiante ne révise dans les grands espaces verts de l'université de Grenoble en ce 5 avril : le temps est hivernal. Dans l'immense « galerie des amphis », le bâtiment principal de l'université Pierre Mendès France (UPMF), spécialisée en sciences humaines, un étudiant est en train de coller des affiches. C'est un membre de l'association des étudiants musulmans de France, qui annonce une conférence de Michel Collon, un journaliste belge dont les sujets de prédilections sont le Vénézuela, les médias et Israël. « L'université a refusé de nous donner un amphi » peste-t-il. Il a imprimé les échanges de mails avec les universités : l'Institut d'études politiques a refusé d'abriter la conférence, renvoyant vers l'UPMF. Après avoir demandé le thème de la conférence, l'université de sciences sociales n'a pas donné suite, prétextant des délais trop courts. Par téléphone, les organisateurs se sont vu répondre que les amphithéâtres étaient tous occupés. Pourtant, malgré la période d'examen, les amphis sont presque tous libres. Tant pis pour les autorisations : Michel Collon s'exprimera finalement dans le hall de l'université. « Une université, c'est le lieu du savoir, du libre examen, de la confrontation. Une université qui censure des débats sur des sujets gênants n'est pas une université », tonne le journaliste. Une petite trentaine de personnes constitue le public, adossé contre les murs ou assis par terre. 

Michel Collon vient de publier un livre titré Israël, parlons en, constitué de 20 entretiens avec des personnalités (dont Noam Chomsky, Shlomo Sand, Alain Gresh ou encore Tariq Ramadan). Il donne en ce moment une série de conférences autour du livre. Dans son intervention, il élimine d'emblée la question religieuse: « Les États Unis sont alliées des régimes islamistes quand leurs intérêts économiques convergent, et ils sont ennemis de Chavez, qui est extrêmement chrétien. Israël, ce n'est pas une guerre de religion, c'est une guerre coloniale, dont l'idée date de bien avant 1945 ». Il est plus dans la pédagogie que la polémique: « Il faut que la polémique se base sur des faits objectifs, est ce que oui où non Israël est un fait colonial. Il faut dépassionner le débat. » Une étudiante s'interroge sur le refus de l'université d'autoriser la tenue de la conférence dans un amphithéâtres : «Vous étiez déjà venu à la fac pour parler du Venezuela, il n'y avait pas eu de problèmes » ; « Le problème, c'est ça », lui répond Michel Collon pointant du doigt « Israël » écrit sur la couverture de son livre. Difficile de trouver une once d'antisémitisme dans ses propos. Il a pourtant déjà eu droit à l'injure suprême: « Tous les gens qui critiquent Israël sont accusés d'antisémitisme parce que les sionistes n'ont pas d'arguments, on ne peut pas justifier les massacres à Gaza ni les bombardements ».

 

Texte - Y.C.  Photo - Archives solidaires

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