Harlem Désir, Secrétaire général du Parti socialiste français - ainsi qu'on le lui prédisait au milieu des années 80 lorsqu'il commençait à S.O.S.-er le racisme -, a, malicieusement et peu sportivement tenté de faire passer Jean-Luc Mélenchon, ancien du PS et dorénavant figure de proue de la gauche de la gauche et de son Front, pour un antisémite.
Prenant imprudemment une saillie de Mélenchon, décochée le week-end dernier, destinée à Pierre Moscovici (grand ami du couple Ouattara, par ailleurs, dit-on), et relative à "la finance internationale", pour la version inconsciente, non-dite, refoulée de quelques slogans de ces fameuses années 30 - qu'on a tous l'impression d'avoir vécues tant on nous aura sommés de ne pas les oublier. Or qui dit années 30 dit antisémitisme. Another Godwin point.
Jean-Luc Mélenchon - qui aurait pu s'y attendre, lui qui fut si proche de SOS et de Juju Dray - a cru bon d'arguer de sa bonne foi en prétendant ignorer que Pierre Moscovici fut juif - ce qui, dans l'esprit malade d'Harlem Désir (et de Valls le manuel, par exemple), était induit par la référence mélenchonienne à "la finance internationale". À force de voir de l'antisémitisme partout et tout le temps, il est des gens qui ne le voient plus là où il est : en eux.
Assez vite, Politis donna raison à Mélenchon. Ce qui ne fera pas reculer le Désir. Chasse tirée.
Sauf que ce matin (26/03/13), sur le site Boulevard Voltaire, plus ou moins initié et dirigé par un autre honnête homme, Robert Ménard, une contribution a attiré notre attention. Produite par Nicolas Gauthier, journaliste et écrivain.
"Pierre Moscovici, donc. Permettez-moi un souvenir d’ordre privé, une discussion avec Jean-Marie Le Pen, mais qu’il est désormais licite de rendre publique, l’homme ayant depuis passé la main. De ses longues années de parlementaire européen, je lui demandais quels étaient les adversaires politiques qui lui avaient laissé le meilleur souvenir. Réponse immédiate : Pierre Moscovici ! Et de citer le Menhir de mémoire :
« Plus d’une fois, alors qu’il dirigeait une de ces commissions toutes plus ennuyeuses les unes que les autres, je ne pouvais m’empêcher d’être bluffé par la rigueur de sa pensée, la clarté de son langage. À plusieurs reprises, j’allais le féliciter en lui disant :
- “Cher monsieur, quand on vous écoute, on a plaisir à être et à se sentir Français.” Et lui de me répondre :
- “Venant de vous, monsieur Le Pen, le compliment me touche tout particulièrement…”
J’avais encore les mêmes rapports courtois avec François Bayrou, féru d’histoire et Philippe Herzog, l’économiste du Parti communiste, un homme qui, lui aussi, faisait honneur à notre pays, par la qualité de ses interventions… »"
Dessin - Waga Texte - G.P.