Les doutes viennent d’être enfin confirmés. C’est bien la mortelle fièvre virale Ebola qui sévit dans le sud de la Guinée depuis début février. Selon les propos du ministre guinéen de la Santé, Dr Sakoba Keïta, ce sont déjà 59 personnes sur 80 cas recensés qui ont péri du fait de cette fièvre hémorragique. Une certitude qui découle des résultats des tests sanguins effectués par un laboratoire lyonnais et relayés en boucle samedi par les médias français.
De quoi inquiéter les autorités et populations ivoiriennes quand on sait que la Côte d’Ivoire fait frontière avec la Guinée par les principales localités affectées par l’épidémie : Guéckédou et Macenta. La Sierra Léone, un pays frontalier à la Guinée suspecte des cas sur son territoire. C’est donc toute l’Afrique de l’ouest qui devrait se lever. Car, faut-il l’indiquer, c’est la première fois que ce virus, souvent présent en République démocratique du Congo (RDC), en Ouganda, au Soudan du Sud et au Gabon, se signale dans l’ouest du continent africain. En Côte d’Ivoire, on se souvient qu’en 1994, une variante de la maladie avait contaminé une colonie de chimpanzés dans le parc national de Taï (frontière avec le Liberia). Le chercheur suisse, qui avait pratiqué l'autopsie d'un des animaux atteints, avait même contracté la maladie mais avait pu en guérir. Alors, une surveillance épidémiologique s’impose ! La fièvre Ebola étant une des maladies les plus virulentes et les plus contagieuses chez l'homme, avec un taux de mortalité autour de 90 % selon l’OMS. En l’absence de vaccin et de traitement, l'Ambassade de France à Monrovia, capitale du Liberia voisin, sans plus attendre, a conseillé aux Français de ne pas se rendre dans les zones touchées en Guinée ni dans les zones du nord du Liberia proches de la frontière entre les deux pays.
En tout cas, le ministre guinéen de la Santé a appelé les populations à une vigilance accrue, les invitant à signaler tout cas suspect. Il n’a pas manqué d’instruire que la fièvre Ebola se manifeste par une poussée de fièvre, des diarrhées, des vomissements, une fatigue prononcée et parfois un saignement. Le ministre guinéen a aussi rappelé que le virus se transmet par contact direct avec le sang, les liquides biologiques ou les tissus des sujets infectés vivants ou décédés et par la consommation de viande de brousse infectée. Décidé à mettre fin au ravage de l’Ebola, Dr Kéïta a donné l’assurance que le gouvernement guinéen faisait tout son possible pour venir à bout de cette épidémie. «Nous sommes débordés sur le terrain, nous luttons contre cette épidémie avec les moyens du bord, (...) Sachez que c'est difficile mais nous y parviendrons», a-t-il fait savoir à l’AFP. L’organisation internationale Médecins sans Frontière (MSF) joue aussi sa partition dans ce combat contre le virus. Dès l’annonce de la nouvelle, MSF a envoyé médecins, infirmiers, logisticiens, médicaments et autres dans les zones affectées.
Dessin - Fabien Hulot Texte - B.S. (in LNC n°990 24/03/2014)
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