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Le Gri-Gri International

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Littérature - Politique - Philosophie - Histoire - Sports - Économie


Al Capone est tombé pour fraude fiscale, Ali Bongodfather tombera pour fraude électorale

Publié par J.O. Fabien Hulot www.legrigriinternational.com sur 15 Mars 2011, 07:00am

Catégories : #Gabon 2011

Fabien Hulot - Ali Bongo en Don Corleone

Décembre 2010. Suite à la diffusion sur le Service public français, et donc sur l'ensemble des chaînes nationales africaines francophones (sans parler des centaines de versions plus ou moins subtilement découpées qui circulent sur la Toile), du documentaire La Françafrique, on "apprend" que lors des élections présidentielles gabonaises de 2009, avec la complicité plus ou moins active de la France, les résultats ont été "inversés"... que leur vrai vainqueur était en fait André Mba Obame. Et non le dynastique et illégitime fils du Mollah Omar Bongo, Ali Bongo, dit le Mollah'Son. Le 25 janvier 2011, AMO se proclame président de la république du Gabon, sur la foi des vrais scores électoraux. Il forme un gouvernement. Et quasi immédiatement se réfugie avec celui ci sous la protection de l'ONU, dans les locaux du PNUD à Libreville. (voir l'ensemble de nos reportages à l'intérieur du PNUD ici). Pendant plus d'un mois, dans l'indifférence de médias internationaux, et en particulier français, trop occupés à achever le putsch médiatico-politique de Alassane Ouattara contre le président élu Laurent Gbagbo en Côte d'Ivoire, le gouvernement légitime gabonais va tout faire pour attirer l'attention sur cette ubuesque, tragique et grotesque situation... À Abidjan, Paris piétine sans pitié ni égards la constitution, les autorités légales et les institutions ; mais exige qu'à Libreville on les respecte !!! Ouattara, Ali Bongo, Blaise "Serial killer" Compaoré, Faure "Fraude" Gnassingbé, Idriss Déby-Le Mental, Bac Moins 3 Ben Ali ou le Son of the Beach Sassou Nguesso... La Gaule ne soutient, ne protège, ne sponsorise, n'arme, ne légitime et ne reconnaît que les tricheurs.

Et le Mollah'Son Ali de faire dissoudre l'Union Nationale, le parti de Mba Obame... tout en en sollicitant des cadres pour l'accompagner dans une réunion à laquelle prend part la Guinée Équatoriale, au sujet du contentieux Mbanié !!! Ce n'est plus juste Ubu roi, c'est Gogol Ier et sa Horde !!!!

Bilan : black out médiatique (AFP, ma chérie menteuse, où étais-tu pendant que des Gabonais mouraient ?), intimidations, menaces, représailles sur les proches, emprisonnements arbitraires, interrogatoires musclés, tabassages... et quelques morts. Le 27 février, AMO et son gouvernement quittent le PNUD. Bien décidé à faire valoir leurs droits et entendre leurs légitimes voix.

Bilan : convocation et interrogatoire des membres du Gouvernement par la Police (PJ), la gendarmerie (DGR) ou l'armée (B2) ; suspension des salaires des ministres qui sont agents de l'Etat ; suspension arbitraire des ministres enseignant à l'Université... Dans la foulée, le Président de l'Assemblée Nationale a transmis au président du Groupe des Forces du Changement, Zacharie Myboto, une lettre du Ministre de la Justice du Gouvernement illégitime portant sur la levée de l'immunité parlementaire d'André Mba Obame sur la demande de Nestor Mbou, cousin maternel d'Ali Bongo Ondimba, natif d'Akiéni et naturellement Procureur Général près la Cour d'Appel de Libreville (rien que cela).

 Lette Mbou à la ministre d'Ali
Le "Malin Mbou" vient d'offrir un boulevard à AMO au moment de faire valoir et reconnaître officiellement sa victoire. La levée de son immunité parlementaire, puis son procès, vont lui permettre de faire deux fois celui de l'élection présidentielle du 30 août 2009. Devant les caméras de la Radiotélévision Gabonaise (RTG) - ou au moins devant celles de l'Audiovisuel extérieur français, elles ont fait merveille à Abidjan -, il sera possible de voir et d'entendre le président gabonais s'expliquer auprès des députés réunis en séance plénière, donc publique. Lors de l'inéluctable et "nécessaire" procès, Mamboundou, Mba Abessole, et tous les autres "malheureux" candidats seront invités à la barre pour dire si oui ou non, selon les copies des PV dont ils disposaient à l'issue du vote, il y a une chance que le Mollah'Son Ali Bongo ait pu emporter cette élection. On n'imagine pas non plus que le réalisateur de La Françafrique, Patrick Benquet, son conseiller historique, Antoine Glaser (co-auteur de Stephen Smith et ex rédacteur en chef de La Lettre du Continent) et les témoins précieux sollicités dans le film, ne viennent pas, eux aussi, livrer leurs impressions, sentiments et certitudes... Al Capone est tombé pour fraude fiscale. Se pourrait-il qu'Ali Bongodfather tombe pour fraude électorale ? On appellerait ça un happy end.

Dessin - Fabien Hulot    Photos - dr    Texte - J.O.
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