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Le Gri-Gri International

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Agboville - La position du premier parti ivoirien sur la justice sous Ouattara - par Laurent Akoun

Publié par Laurent Akoun FPI dr www.legrigriinternational.com sur 9 Novembre 2013, 11:00am

Catégories : #Côte d'Ivoire - Élections 2010

laurent-akoun-12-dec-2011

À la suite des attaques des positions des FRCI dans la localité d’Agboville, des actes de barbarie sont exercés sur l’ensemble des populations de cette zone. Dans la  brutalité imposée par les FRCI aux habitants d’Agboville, il est procédé à l’arrestation systématique des militants du Front Populaire Ivoirien. Le FPI, qui prône l’Etat de droit et le respect des Droits de l’Homme, donne ici sa position quant au traitement fait de la situation par le Gouvernement de Côte d’Ivoire.
 

I - Les faits

Les 26 et 29 octobre 2013, les positions des FRCI ont été attaquées dans la région d’Agboville, précisément à Laoguié et Ananguié. Pour le Gouvernement ivoirien, par la voix du Ministre auprès du Président de la République chargé de la défense, ces attaques ne sont pas à confondre avec de simples braquages ou vols mais sont de véritables déclarations de guerre. « Si ce fléau continue, on va envoyer un bataillon avec des armes de guerre pour faire la guerre avec ceux qui veulent
nous la faire » a-t-il affirmé (voir Fraternité matin du 31 octobre, 1er, 2 et 3 novembre 2013).

L’envoyé du Gouvernement a fait ces déclarations d’une extrême gravité à l’occasion d’une rencontre avec les élus, les cadres, les chefs traditionnels et les populations conduites par les autorités administratives d’Agboville, le mercredi 30 octobre à la salle des fêtes de la mairie d’Agboville. L’émissaire du Gouvernement a désigné, sans aucune enquête préalable, les ressortissants d’Agboville comme étant les auteurs de cette déclaration de guerre aux Frci.
Subséquemment, ceux-ci ont investi plusieurs villages de la région à la recherche d’assaillants.

Suite à cette battue, plusieurs militants du Front Populaire Ivoirien (FPI) dont Appata Anney Barthélémy, Akiépo Ikicho Patrice, Owo Simon (Grand-Morié) et Kimou Obo Daniel de Grand-Yapo, membre du bureau fédéral, ont été enlevés pour une destination inconnue.

Sans aucune enquête judiciaire préalable, des militants du FPI sont désignés comme auteurs des agressions, arrêtés et portés disparus.
 

II- Notre analyse

Considérant la gravité des faits, le FPI marque sa profonde indignation face à des pratiques dont l’irrationalité conduit à des actes condamnables à tout point de vue. C’est le lieu de rappeler, à notre conscience individuelle et collective, que lorsque le passé n’est pas maîtrisé, le présent se gère mal et le futur devient incertain. Si nous voulons comprendre ce qui arrive à la Côte d’Ivoire sur le plan sécuritaire, il faut dans l’intérêt de tous, rappeler notre passé récent à la mémoire collective. En effet, la rébellion s’est révélée aux Ivoiriens avec une bande armée hétéroclite, nombreuse et sans formation au métier des armes pour la plupart des soldats. Avant la victoire
par les armes du 11 avril 2011, ces soldats se nourrissaient uniquement de butins de guerre.

À partir des levées de taxes diverses dans les zones occupées, la rébellion s’est dotée d’une
caisse centrale appelée « la centrale ». Malgré l’existence de cette centrale très fournie, les rebelles ont perçu rarement les primes à eux promises depuis 2003. La victoire future les a maintenus sans prime dans l’espérance des jours meilleurs. Le 11 avril 2011, la violence a pris le dessus. Les Généraux Gueu Michel et Soumaila Bakayoko ont rassuré les troupes qu’il leur sera donné à chacun la somme de 25 000 F CFA plus un sac de riz par mois en attendant le règlement
définitif des problèmes individuels. Les éléments des troupes ont pris leur mal en patience. Là encore, les promesses ont été trahies. Tous ces hommes en armes sont soumis à un recrutement discriminatoire d’une partie des ex-combattants dans les différents services de l’Etat et au DDR.

Tout ce processus s’opère lentement et dans l’injustice la plus criarde.

Sur environ 100.000 ex-combattants, 12.000 ont été intégrés dans les différents services de l’Etat selon des critères qui, non seulement, manquent de transparence mais intègrent des non ex-combattants. Nombreux sont ceux qui sont en attente de réalisation des promesses des nouvelles autorités. Parmi eux, il faut noter les mercenaires qui réclament leur prime de guerre, les démobilisés qui attendent de déposer l’arme contre une prime et tous ceux qui sont laissés
pour compte.

Ce rappel permet de comprendre la situation d’incertitude générale et d’espoir déçu des
ex-combattants. Eu égard à ce contexte, on ne peut de façon évidente, sauf à vouloir cacher la réalité, pointer un doigt accusateur sur le FPI comme étant à la base des attaques des positions des FRCI. Le FPI ne dispose ni d’une armée ni d’une milice armée. La transition pacifique à la
démocratie a toujours été son slogan depuis sa création.

À l'inverse, monsieur Alassane Ouattara a pris le pouvoir avec une armée dont la gestion chaotique révèle l’impuissance des nouvelles autorités face aux exigences d’excombattants
abandonnés à leur sort.

III- Notre position

Le FPI constate curieusement la coïncidence des attaques des positions des FRCI avec les
ténues des audiences à La Haye dans l’affaire le procureur de la CPI contre Laurent Gbagbo.

Le FPI invite le gouvernement à arrêter la fabrication de preuves supplémentaires dans le but d’accabler Laurent Gbagbo et le FPI.

Le FPI condamne avec la dernière énergie cette instrumentalisation des forces armées à
des fins politiques.

Le FPI réaffirme son attachement à la transition pacifique à la démocratie et rejette les
accusations à peine voilées du gouvernement contre lui.

Le FPI condamne sa diabolisation ininterrompue depuis son avènement au pouvoir jusqu’à
ce jour.

Le FPI exige le respect du droit des populations à vivre en paix et demande l’arrêt des persécutions, la libération immédiate des militants du FPI enlevés à Agboville, suite aux
dernières attaques des positions des FRCI.

Le FPI invite le gouvernement à assurer la sécurité et la quiétude de toutes les populations
vivant en Côte d’Ivoire. Le FPI dénonce la volonté manifeste du régime à l’utiliser comme un bouc émissaire dans une situation qu’il a crée, entretenue et qui se retourne contre lui-même.

Le FPI exige l’ouverture d’enquêtes régulières suivies de publication de résultats pour situer les responsabilités, chaque fois que des positions des FRCI sont attaquées.

Le FPI exige le désarmement des démobilisés, le retrait des Dozo de la sécurisation du territoire
national, l’encasernement des militaires sur l’ensemble du territoire national.

Le FPI exige également la mise en oeuvre d’un DDR effectif avant la fin de l’année 2013,
conformément à la dernière résolution de l’Onu sur la situation en Côte d’Ivoire.

Le FPI demande aux nouvelles autorités de normaliser la situation des forces armées afin
de mettre en place une armée intégrée, nationale, républicaine avec un esprit civique pour
une réconciliation vraie des Ivoiriens.

Le FPI exige enfin une Commission Nationale paritaire pour la reconstruction des forces armées nationales désorganisées depuis la rébellion armée de 2002.

Le Secrétaire Général & Porte-parole
Laurent Akoun
Fait à Abidjan, le 5 novembre 2013

Photo - dr

PS : La titraille est de la rédaction

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