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Le Gri-Gri International           Satirique africain francophone

Né au Gabon en 2001

7 jours loin du monde - épisode 8 - Jérôme Reijasse (Paternité, Goëbbels, Youn et John Hugues)

Publié le 25 Juin 2011 par Jérôme Reijasse www.legrigriinternational.com in Jérôme Reijasse 7 jours loin du monde

7 jours loin du monde épisode 8 Reijasse

Jérôme Reijasse n'a peut-être même pas 40 ans. Supporter du PSG, donc homme déçu. Écrivain (Parc). Journaliste chez Rock'n Folk. Traducteur pour les rockeurs à la télé. Lyrique. Exalté. Capable de trouver des raisons de vivre valables dans un groupe ou un artiste encore incontrôlé. Proposera chaque lundi désormais ses 7 Jours loin du monde aux lecteurs du Gri-Gri.

Je vais donc être père. Un garçon. Octobre. Demain. Dans mille ans.
Faut-il écrire là-dessus ?
J'essaye depuis quelques jours et rien ne sort.
Bien sûr, ici, on parle d'un vrai marronnier. Le roi des clichés.
Devenir Papa, ça a bien dû être raconté quelques millions de fois, ça, non ?
Toutes les banalités entassées, recrachées, blablabla...
Comme le mec qui arrête de fumer ou celui qui a maigri de 127 kilos. Et qui flingue de l'arbre pour que le monde sache...
Mouais.
Avant les échographies, les hormones terroristes, les rondeurs qui rapprochent, j'en étais à peu près là : “Rien à foutre”. Vraiment. La cigale goguenarde. Égoïsme tranquille, sûr de lui. Ni comète ni néant. Le destin déciderait pour moi. Comme pour tout le reste. Et puis, une femme. Quelques années. Du temps. Ni Anschluss, ni accident. Un respect réciproque suffisant. Une tendresse titane. Une nature enfin alignée.
Enfant. Amour ?
Oui.
Le matin de l'annonce, il y a eu, avant les mots et le vertige, un sourire qui venait de loin. Pas facile à expliquer. Une certitude. Je ne peux pas croire que, de Goebbels à Michael Youn, les hommes n'ont pas tous ressenti ça la première fois.
Je me souviens d'ami(e)s qui, en entendant le mot bébé, ne pouvaient s'empêcher d'hurler au complot bourgeois et de rire devant tant de banalité. Cela dissimulait souvent pour elles la frustration, pour ne pas dire l'aigreur, d'avoir atteint les 40 automnes et d'avoir toujours prêché femme en priant maman et pour eux la peur d'enfin devenir des hommes. Pas de rancoeur ici.
Le simple constat de l'arrogance risible de notre époque. On peut bien sûr ne jamais se reproduire. Aucun problème. Je n'ai jamais voté. C'est cool, man.
Mais peut-on vraiment, SÉRIEUSEMENT, discuter de la reproduction de l'espèce ? Avoir un... Avis, une position, un statement comme disent les Ricains et Laurent Weil. Peut-être à la rigueur Mao mais pour des raisons tout de même véritablement démographiques... Ou un nihiliste de province sous Slipknot et speed.

Mais des lambdas, des comme vous et moi, des normaux malgré tout, non, sérieusement ?
L'homme, lorsqu'il s'agit de s'inventer des importances, n'a pas de concurrent sérieux.
Grain de sable aux biceps bigorneaux...
Je vais être père.
Demain. Dans mille ans.
J'ai peur. Je suis fier.
Comme tous les connards de pères avant moi.

Texte & photo - Jérôme Reijasse

NB : SURTOUT ne pas visionner le film Bus Palladium. C'est Le Péril Jeune 2, avec encore plus de perruques et de moules-bites.
NB 2 : SURTOUT écouter les chansons “39 Degrés” et “Mon Enfance” des Shades. Elles sortent je crois en septembre mais elles tournent peut-être déjà quelque part sur le net. Démerdez-vous, c'est vous les surfeurs.
Bonus :