Mercredi 29 juillet, Jean Ping était à Paris, pour son livre, Et l'Afrique brillera de mille feux (Harmattan) - titre pour le moins optimiste. Dans un entretien à l'AFP, il a fustigié l'attitude "condescendante" des Occidentaux - mais, surtout, les "recettes miracles" des institutions internationales, dont les privatisations. Comme il l'a souligné, cette mesure a eu pour effet "d'effondrer les Etats africains", déjà fragiles. Le FMI, par exemple, a beau suspendre l'encours des prêts concessionnels pour les pays pauvres, les privatisations tous azimuts sont une contrepartie nocive.
La corruption, ce choléra chronique dont souffre l'Afrique, en est le corollaire. Les dirigeants africains, très souvent, demeurent les salariés de ces sociétés. Cette respiration artificielle génère l'opacité, le pouvoir à vie via les référendums, à l'image de ce qui se passe au Niger... Celui qui défend le mieux les intérêts d'une de ces sociétés, c'est celui-là qu'il faut jouer en Simple gagnant, tel un cheval de courses. Et, dans ces conditions, l'Etat ne sert plus (à) rien. Le pétrole, le bois, l'uranium, le diamant et l'or s'en vont ailleurs, sans que l'Etat ne dispose des moyens de contrôle.
Jean Ping a enfin évoqué un réel problème : limiter ces privatisations est un droit salutaire à l'erreur (si tant est que cela soit une erreur).
Bedel Baouna