Extraits d'une poétique dépêche de l'AFP...
"Des sans-papiers occupant depuis 14 mois des locaux de la CGT à la Bourse du travail, rue Charlot à Paris (IIIe), ont quitté les lieux mercredi (24 juin 2009) sous la double pression de la CGT, qui a tenté de les déloger, et de la police, restée à l'extérieur, selon des sources concordantes.
Devant l'impasse des discussions avec les occupants depuis plusieurs mois, la CGT de Paris avait mobilisé dans la matinée "plusieurs dizaines" de militants pour les déloger, selon le syndicat.
Selon un communiqué de la coordination nationale des sans-papiers, "une centaine de nervis du service de sécurité de la CGT portant des cagoules, armés de barres de fer, de bâtons, de gaz lacrymogènes ont pénétré vers 11h30 au sein de la Bourse (...) se sont jetés sur les présents, notamment des femmes et des enfants pour les jeter dehors".
Selon le responsable de cette commission, Edgar Fisson, "une négociation" s'est ensuite engagée entre la mairie de Paris, propriétaire des locaux, la commission administrative et les occupants, le commissaire de police du quartier menant les discussions. Une centaine de policiers venus en car, selon de nombreux témoins, stationnaient pendant ce temps à proximité.
"Les derniers occupants ont négocié la possibilité de récupérer leurs affaires personnelles. Ils ont sans doute eu peur d'une intervention policière", a affirmé M. Fisson.
Après la fin de l'occupation, a affirmé à l'AFP une membre du collectif des associations de sans-papiers, Fatih Koumba, la police a fait usage de gaz lacrymogènes pour tenter de disperser une soixantaine de sans-papiers regroupés devant la Bourse du travail. Selon la préfecture de police, il a été fait usage d'un seul aérosol lacrymogène, lorsqu'un manifestant s'est violemment opposé aux forces de police.
Des dizaines de sans-papiers, jusqu'à 200 selon la CGT, occupaient depuis le 2 mai 2008 plusieurs étages de ces locaux. A l'initiative de la "coordination 75 des sans-papiers", ils entendaient au départ "demander une aide à la régularisation de leur dossier", selon le syndicat.
Il y a quelques jours, nous nous rendions à la Bourse du Travail, rue Charlot. Nous avions pu alors réaliser un petit entretien avec Djibril Diaby, qui, outre ses fonctions dans la coordination nationale des sans papiers, consacre à ceux-ci une émission chaque jeudi, entre 11 h et midi, sur l'antenne de la radio parisienne Fréquences Paris Plurielles.
Image Ma Solange Oussou