Ousmane Dembélé m’a fait regretter, de Susic à Neymar, quelques-uns des grands qui ont porté le numéro 10 à Paris.
On ne me rangera cependant pas parmi ses détracteurs. Même après Dortmund. Qu’Ousmane Dembélé ne soit pas meneur de jeu ne l’empêche en rien d’être très PSG et à ce titre d’ores et déjà indiscutable. On a droit à un joueur fantasque et ce sera lui. Il fait un peu tout et beaucoup n’importe quoi, mais il est vivant ! Terriblement vivant ! Imprévisible (même pour lui !), talentueux et déclencheur d’émotions.
Il a failli contre Dortmund devenir d’un coup le leader d’attaque, le leader technique et le leader moral de PSG. Exemplaire, il fut un des seuls à se presser pour récupérer le ballon. À presser tout court, du reste, jusqu’à la faute inutile et au carton.
Paraît qu’il a du déchet… Par rapport à d’autres qui n’ont rien tenté, ce serait plutôt à porter à son crédit. Il n’était pas résigné. Lui avait envie. Sans doute Enrique eût-il été plus inspiré en alignant Barcola à droite, Ramos dans l’axe, Mbappé à gauche et Ousmane derrière, en électron libre délirant. Pour ce qu’a apporté Fabian Ruiz, Warren et Vitinha auraient suffi.
Seulement, tout PSG qu’il soit et précieux pour ça, Dembele n’est pas Ney. Ou alors le Neymar 11 du Barça, pas le 10 de Paris. C’est un soliste sideman, Dembélé. Il faut un compositeur-chef d’orchestre à ses côtés pour l’orienter et le faire briller utilement.
Dans un PSG plus équilibré, plus fort physiquement, meilleur techniquement, ne feignant plus tactiquement de jouer la possession pour ne marquer qu’en contre, Ousmane Dembélé aurait sa place. Ceux de mardi soir ne peuvent pas tous en dire autant.