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Le Gri-Gri International

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Les Zumanoeuvres de Chirac et Sarkozy pour blanchir Thalès (#AfSud #Thalès)

Publié par Gri-Gri International Sébastien Hervieu sur 9 Février 2018, 15:03pm

Catégories : #AfSud

Initialement paru ICI sous le tire : 

Chirac et Sarkozy accusés dans un scandale de vente d’armes en Afrique du Sud

 

Lors de rencontres en 2004 et 2008 avec leurs homologues sud-africains, les deux présidents français auraient fait pression pour que la compagnie française d’armement Thales (ex-Thomson-CSF) ne soit pas poursuivie dans une retentissante affaire de corruption. Ces accusations ont été exposées, lundi 5 février, par l’ex-avocat de la firme.

 

La scène a eu lieu au Cap en 2008, assure l’ancien avocat Ajay Sooklal. « Sooklal a assisté à une réunion où, à l’en croire, Sarkozy a demandé à Zuma de « faire disparaître » l’enquête sur Thales »,rapporte le Mail & Guardian.

L’ex-avocat de la compagnie française d’armements Thomson-CSF (devenu Thales en 2000) a fait ces révélations devant un tribunal mis en place par des organisations sud-africaines de lutte contre la corruption. Ce dernier ne dispose toutefois pas d’autorité légale.

Ajay Sooklal n’a pas précisé la date de cette rencontre, mais l’hebdomadaire sud-africain a retrouvé la trace d’un meeting en février 2008 entre le président français Nicolas Sarkozy et Jacob Zuma : « Lui et Zuma se seraient rencontrés « en privé » au luxueux hôtel Westin du Cap. »

« Faire disparaître » l’enquête sur Thales

Élu en décembre 2007 à la tête du Congrès national africain (ANC), le parti au pouvoir, Jacob Zuma était alors considéré comme le très probable successeur du président Thabo Mbeki après les élections générales de 2009. Ce qui effectivement se produisit.

« Le président français a réitéré sa demande quand il a rencontré Zuma à Paris la même année, d’après Sooklal », poursuit le journal. L’homme a aussi « affirmé qu’en 2004, Chirac avait fait pression sur [Thabo] Mbeki [président sud-africain de 1999 à 2008] pour empêcher le parquet sud-africain (NPA) d’enquêter sur Thales ».

À cette époque, cela fait déjà plusieurs années que le scandale de l’« Arms Deal » en Afrique du Sud éclabousse une partie de la classe politique locale.

 

Ventes d’armes pour 1,9 milliard d’euros en 1999

 

Plusieurs hommes d’affaires et politiciens, dont l’actuel chef d’État, Jacob Zuma, sont accusés d’avoir touché des pots-de-vin, notamment de Thint, une filiale de Thomson-CSF, lors de la signature en 1999 du plus gros contrat d’armement pour l’Afrique du Sud depuis la chute de l’apartheid, d’un montant d’1,9 milliard d’euros. Plusieurs compagnies d’armements étrangères sont concernées.

En 2005, l’ancien conseiller financier de Jacob Zuma, Schabir Shaik, a été condamné à quinze ans de prison pour des chefs d’inculpation qui incluaient des demandes de pots-de-vin de Thomson-CSF.

Connu à l’époque pour sa proximité avec des dirigeants de l’ANC, Ajay Sooklal avait « été employé par Thales pour des services juridiques et de marketing » explique le journal, « il a également travaillé comme fixeur pour l’entreprise, et il participait à la distribution de pots-de-vin et cadeaux destinés à Zuma dans la période où il y a travaillé, entre 2003 et 2009 ».

 

Une “protection politique” pour Thales ?

 

Celui que les organisations anticorruption considèrent comme un lanceur d’alerte, « n’a pas encore mis fin à sa longue bataille judiciaire avec Thales, il affirme que Thales lui doit 70 millions de rands [4,7 millions d’euros] de frais de procédure impayés », précise le Mail & Guardian.

Mais « Thales a nié, contrairement à ce qu’avait affirmé Sooklal en 2014, que la société ait proposé 500 000 rands [34 000 euros] par an à Zuma en dessous-de-table en échange d’une protection politique ».

À la barre, Sooklal a également raconté que « quand Zuma a nommé la commission d’enquête [sur l’Arms Deal], Sooklal a assuré que le président avait demandé à le recevoir chez lui à Pretoria en 2012 et qu’il lui avait dit : « Je vous demande de ne pas informer la commission que les Français m’ont versé de l’argent jusqu’en 2009 » ». Depuis l’accession à la présidence de Jacob Zuma en 2009, toutes les tentatives pour juger le chef d’État dans cette affaire ont échoué.

 

Sébastien Hervieu

 

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