Le président Macky Sall s’est séparé, mardi matin, de son ministre de l’Énergie, Thierno Alassane Sall. Ce renvoi du ministre du gouvernement est intervenu alors que le patron du groupe pétrolier français, Total, devait signer des accords d’exploitation de gisements d’hydrocarbures au Sénégal.
L’information sur le départ du ministre de l’Energie s’est répandue, mardi, comme une trainée de poudre. Elle a été ensuite confirmée par un décret signé par le président Macky Sall, avant qu’il ne s’envole pour l’Afrique du Sud pour les besoins du Forum économique mondial. Depuis lors, c’est le Premier ministre qui assure les fonctions de ministre de l’Énergie et du Développement des Énergies renouvelables, cumulativement avec ses fonctions.
Le limogeage de Thierno Alassane Sall est largement commenté par la presse quotidienne. La seule constance, c’est que le désormais ex-ministre s’est opposé à la signature de deux accords d’exploration d’hydrocarbures entre le groupe français Total et l’Etat du Sénégal.
Selon le journal Libération, proche du pouvoir, Thierno Sall a soutenu devant le chef de l’Etat qu’il ne signerait pas les accords arguant que Total n’avait pas les mêmes capacités que Kosmos, un groupe auquel tout devait revenir, selon Thierno Alassane Sall. “Le Président est tombé des nues lorsque Thierno Sall a persisté dans sa position, alors qu’il était prévu que le contrat avec Total soit signé, le même jour”, ajoute le canard.
Pourtant, Thierno Alassane Sall avait été appelé au Palais à 9 heures mardi pour finaliser la signature de deux accords avec le groupe Total. Le premier accord est un contrat de recherche et de partage de production d’hydrocarbures sur le bloc Rufisque Offshore Profond, d’une superficie de 10.357 km2. Total sera opérateur de ce bloc (90%) aux côtés de la Société Nationale des Pétroles du Sénégal (Petrosen), qui détiendra les 10% restants. Le second accord porte sur une coopération avec Petrosen et le ministère de l’Energie et du Développement des Energies Renouvelables de la République du Sénégal.
Total hérite donc d’une zone inexplorée au large du Sénégal où il faudra forer à plus de 3 000 mètres de profondeur.
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