L’après Occident
Salut tout le monde ! Me revoilà sur la demande presque expresse de votre directator qui m’a encensé sans que j’aie rien demandé. Comme je ne suis pas né de la dernière pluie… Et puis en fait, j’avais très envie de vous parler non de vous mais de nous, les Blancs à l’odeur de cadavre frais, puisqu’il paraît que vous voulez nous « remplacer » par vagues d’immigration successives. C’est du moins la chanson qu’on entend de plus en plus chez nous en voyant nos frontières assaillies par des basanés de toutes provenances voulant se faire passer pour des réfugiés syriens.
Ca y’est, vous êtes dans le bain ? Un peu de communautarisme – vous savez, la burqa et tutti quanti -, un peu d’antiracisme – pardon, de lutte contre les antisémites, faut pas confondre - de moins en moins de Sarkozy et de Hollande… Peut-être quand même de l’émerveillement pour une nature si verte ? Mais je vous vois déjà hésiter sur la cuisine : comme nous, Français, vous n’aimez pas trop bouffer anglais.
Il faut quand même que vous sachiez que l’empire occidental n’est pas homogène. C’est comme chez vous, il y a hors les Blancs, des Sahéliens et des Bantous, les gens du nord et les hommes… Et bien chez nous, il y a les Anglo-Saxons (que le Diable les emporte !) et les hommes, les vrais, les Latins, les descendants directs des vrais civilisés. Nous ne sommes Occidentaux (ou Blancs, pour vous c’est plus juste puisque vous vivez aux mêmes longitudes que nous) qu’à vos yeux parce que nous sommes tous venus en bateau vous emmerder un max. Dans la vraie vie, il y a le gigot bouilli à la menthe et au petits pois d’un côté et l’épaule d’agneau rôtie aux herbes de Provence de l’autre.
Et la cuisine n’est que l’élément le plus visible des différences fondamentales entre les deux mondes, celui des barbares et le nôtre. Les barbares se sont construits contre les Etats, l’Angleterre fut la première à couper la tête d’un roi et les Etats-Unis se créèrent en bousillant les forces armées de la reine d’Angleterre et d’Ecosse (on les sépare parce qu’il y a là aussi une cassure entre les Celtes et les Saxons dirigés par des Vikings mais ceci est une autre histoire, un peu comme celle des Fangs et des autres bantous) Tandis que les latins se sont construits, eux, avec l’idée que l’Etat, c’est la civilisation. Nous tenons ça des Romains, pardi ! Pour qui, déjà, les Germains étaient des barbares. Alors, les Anglo-saxons !
Ca a donné des différences fondamentales : les Anglo-Saxons par exemple sont les rois des associations caritatives. Forcément, puisque leurs Etats ne font pas grand-chose dans ce domaine. Et quand ils le font, les Travaillistes après la deuxième guerre mondiale qui inventent le « Welfare State » ou Roosevelt qui redistribue à mort après avoir terriblement augmenté les impôts des riches, ils cassent l’outil dès qu’ils le peuvent : Thatcher à Londres et Reagan à Washington précédent l’ère Bush et du Tea Party. Tandis que chez nous, les civilisés, c’est l’Etat qui fait tout. La Sécurité Sociale, les lois qui s’empilent inlassablement, jusqu’au droit qui chez nous est écrit alors que la coutume prévaut chez les barbares qui parlent anglais. C’est le droit coutumier, heureusement contrôlé par des juges suprêmes aux Etats-Unis (mais pas en Angleterre) Ca donne des trucs tordus, les avocats français par exemple experts es codes en tous genres tandis que leurs homologues barbares recherchent des antécédents uniquement judiciaires pour défendre leurs causes. Ils ne peuvent absolument pas se remplacer dans leurs cours respectives… Et ça a du bon et du mauvais dans les deux camps. Pour défendre les personnes handicapées par exemple, les Anglo-Saxons ont nettement mieux fait que nous avec leurs associations ad hoc. Chez nous, on a pondu une grande loi, créé un grand organisme, instauré des amendes. Et puis on a merdé au niveau de l’application… Par contre nos pauvres sont mieux traités que les leurs, l’allocation qu’on leur octroie leur permet de vivoter alors que les Anglais et les Américains en sont restés à la soupe populaire avec leurs vieux pauvres se traînant dans des caravanes pourries au bord de déserts improbables, là où le foncier est gratuit.
Vous me direz que la crise a remis les deux méthodes à égalité, ce qui n’est pas tout-à-fait faux. Et c’est ce qui va fatalement aboutir à un divorce quand la crise, purement occidentale, aura fini de bousiller l’empire qui vous a asservi plusieurs siècles durant. C’est en cours, ça vient, vous le verrez de votre vivant. Et vous verrez donc les deux mondes qui ont fait l’Occident se scinder à nouveau et, je l’espère, le monde latin revivre enfin après la domination des méchants. Car il y a une autre différence entre ces deux mondes : les méchants sont aussi puritains, ils ont enfanté les Quakers, les Amish et autres Témoins de Jehova après avoir connu Cromwell et avant de vous livrer en spectacle ahurissant l’actuelle primaire républicaine aux Etats-Unis. Ce sont des gens qui ne supportent pas le mensonge et qui ont donc légalisé le financement des campagnes électorales pour ne pas avoir à le poursuivre en Justice : ils sont aussi terriblement hypocrites ! Mais ils sont capables d’envoyer en prison leur président du moment (voir l’affaire du Watergate au terme de laquelle Nixon dut démissionner pour ne pas être poursuivi en justice) Ils sont aussi très mauvais perdants et ce n’est pas à Mugabe qu’on va raconter le contraire ! Il a vaincu trois fois les Anglo-Saxons et il est donc diabolisé à vie par eux, lesquels n’ont toujours pas renoncé à le dégommer. Voyez aussi leur acharnement à tenter de détruire la puissance russe alors que ce sont les Chinois qui les dominent progressivement : leur lucidité n’est que de surface, dans le fond ils sont sentimentaux. Ils peuvent dépenser des milliards pour secourir des animaux tout en tuant des humains sans se poser de question. Et ils sont guerriers, terriblement guerriers, soumis comme aucun peuple ne l’a été aux pressions de leurs lobbys militaro-industriels…
Face à ces macaques, les Latins : France, Italie, Espagne, Portugal et leurs extensions d’Amérique latine et d’Afrique plus ou moins impactées par la culture de leurs colonisateurs, à commencer par la langue internationale (beaucoup d’Africains ont conservé leur langue maternelle et n’utilisent la langue latine ou l’anglais que dans le cadre international) Les Latins sont catholiques et la différence avec les Protestants est assez phénoménale pour être explicitée : en résumé, les Catholiques n’ont pas connu beaucoup d’épisodes puritains. Il y eut certes et à la Renaissance plusieurs affaires assez retentissantes pour qu’on en parle encore aujourd’hui avec répugnance : Jérôme Savoranole notamment à la fin du 15e siècle à Florence (il fut quand même pendu puis brûlé !) ; et surtout l’Inquisition créée en Espagne au 16e siècle pour s’assurer que les Musulmans et Juifs du royaume d’après la Reconquête s’étaient bien convertis et ne faisaient pas semblant. Comme, à l’époque, la monarchie espagnole régnait sur un immense territoire incluant une partie de l’Italie, une partie des pays germaniques ainsi que les Flandres (plus une partie de l’Amérique latine), cette Inquisition put sévir impunément un peu partout. Mais ni la France, ni le Portugal et ni la plupart des Papes ne succombèrent à ses incantations sulfureuses : seuls trois papes totalisant 24 années de règne successives se rangèrent aux ordres de Charles Quint, Paul 3, Jules 3 et, surtout, Paul 4. Mais ils devaient combattre le Grand Schisme, soit la naissance du Protestantisme luthérien puis calviniste avant de voir l’Angleterre d’Henri VIII se séparer de Rome.
Sinon ? Ben les Catholiques sont comme les Français : on fait des lois, dura lex sed lex, et puis on magouille les applications. Surtout, le Catholicisme a gardé la confession : faute avouée est à moitié pardonnée ! Le Catholicisme, c’est le sud, incontestablement. Il ya toujours matière à arrangement, personne n’est vraiment condamné à l’Enfer. Il ya le Purgatoire pour les plus mauvais et encore : on peut prier et même faire dire des messes pour le repos de son âme… Et ce sont les Anglo-Saxons qui, avec leur puritanisme hypocrite ont foutu la merde en se voulant « universels » Un homme-une voix correspond à leur conception très individualiste de la démocratie et peu importe que tous les moyens d’information et de formation des idées soient entre les mains des multinationales ou des banques. Et s’il faut massacrer 300 000 Irakiens pour que les survivants puissent voter, tant pis pour les morts…
On voit très bien les deux approches en Afrique : dans les pays où ils se sont imposés, toujours par la force, les Anglais ont aussi apporté l’Apartheid, le concept le plus raciste qui ait jamais existé sur Terre. Alors, certes, ils ont laissé les élites locales survivantes – mais toujours humiliées publiquement, un truc des Anglais pour montre leur supériorité - gérer les affaires courantes des colonies dont ils ont pillé les matières premières sans vergogne. Alors que les Latins, qui ont pillé sans vergogne eux aussi les matières premières africaines, se sont mêlés de la gestion des affaires courantes africaines. Dans le domaine religieux, dans l’attribution des terres, dans les affaires criminelles… Ils ont substitué leur façon de faire à celle des Autochtones. Une déstabilisation plus grande, très certainement, que celle causée par l’Apartheid. Mais aux Indépendances, les pays latinisés possédaient plus d’élites que les pays anglosaxonnisés et ont vu leurs économies mieux se tenir au départ des colonisateurs. On parlait alors d’Abidjan comme de la « perle de l’Afrique » Ca n’est qu’ensuite que les pays anglophones ont rattrapé puis largement dépassé les pays cette fois-ci uniquement francophones, le néo colonialisme de Paris et, notamment, la pesanteur du franc CFA, freinant leur essor alors que le continent dans son ensemble connaissait une forte croissance.
Voilà donc, Cher Tous, ce que je voulais vous dire des Blancs avant de passer à ce que donnera cet Occident qui, une fois effondré, ne pourra qu’éclater. Car les Latins ont tellement perdu de guerres qu’ils n’ont plus autant qu’autrefois l’esprit guerrier, premier point. Chez nous, on n’accueille pas en foule et avec des petits drapeaux tricolores les cercueils de nos soldats morts en mission à l’étranger. Chez nous, on n’a pas du tout envie de faire la guerre aux Russes qui nous sont d’ailleurs plutôt sympathiques. Chez nous, on n’accepte pas l’ultra libéralisme fou des Anglo-Saxons, il n’est pas dans nos mœurs plutôt étatiques et ses conséquences sociales sont pour nous inacceptables. Chez nous enfin, aucun accord international ne peut nous imposer des avocats anglo-saxons comme juges commerciaux : c’est une fonction régalienne qui ne se délègue pas !
Alors, pour nous faire rentrer dans le rang, des élites minables, vendues aux Anglo-Saxons, imposent le secret des négociations et contournent les veto référendaires successifs : ces élites nous parlent d’une démocratie sur laquelle elles essuient tous les jours leurs chaussures crottées. Comment voulez-vous que les peuples suivent de pareils représentants !? Ils sont donc éconduits d’élection présidentielle en élection présidentielle, ne pouvant s’assurer de leur pérennité qu’en dominant les médias et qu’en empêchant par tous les moyens d’éclore d’autres partis moins vendus qu’eux. Cela ne tiendra pas le temps d’une nouvelle crise du type 2008. Or l’effondrement de l’économie virtuelle a commencé avant celui de l’économie financiarisée à outrance. L’Occident sous tutelle américaine a joué toutes ses cartes pour éviter de sombrer. On voit déjà deux des principaux candidats à l’investiture, Trump et Sanders, prôner le repli sur soi et la fin de l’agressivité anti-russe. Et dans une Europe en voie de désintégration, les partis dits « populistes » par les mondialistes (ils sont souverainistes en fait) commencent à émerger malgré des anathèmes quasi quotidiens de la part de tous les médias. L’éclatement est en cours, devant vos yeux. Même les plus ultra libéraux des « experts » doivent l’avouer en renvoyant bien entendu la faute aux dirigeants qui n’ont pas fait assez de « réformes » (entendez : pas assez vidé les poches des salariés pour remplir celles des actionnaires) et, aujourd’hui, aux banques centrales qui n’ont pas su gérer la crise. Laquelle n’a rien à voir avec une quelconque gouvernance économique : l’effondrement de l’Occident (à la vitesse à laquelle ça se passe, c’est un effondrement) est essentiellement dû au renversement énorme et durable des termes de l’échange : depuis les années 1980, les prix de vente des produits industriels ont été divisés par 3 à 12 selon les secteurs ; tandis que les prix des matières premières ont été multipliés par 5 depuis 1999 (3,5 aujourd’hui, après les récentes baisses) Les Occidentaux vendaient chers leurs productions industrielles et achetaient bon marché leurs matières premières. Aujourd’hui, ils vendent trop bon marché et achètent très cher, CQFD ! Mais pas un seul économiste occidental, pas le moindre étudiant même, n’a relevé cette évidence : le politiquement correct a aussi bousillé les esprits des élites occidentales, incapables d’indépendance et de lucidité…
A suivre
Texte : Christian d'Alayer (cliquez pour accéder à son indispensable blog)