À toi Big Ben…le Waraba immortel
Big Ben, comme le grand tam tam parleur,
Tu résonnais, voyant venir de grands malheurs.
Et comme une sentinelle vigilante, tu avertissais.
Prophète, tu disais: " attention! attention! jamais
L'homme, entré par effraction dans notre vie,
Ne renoncera à exécuter ses complots ourdis".
Waraba, le grand lion, ici et partout tu as rugi,
Non pas pour tuer, mais pour sauver nos vies.
Comme la mère poule, à la vue de l'épervier
Qui plane au-dessus de sa couvée, tu as crié
Pour que ton peuple t'entende et comprenne
Que de graves dangers, dans ce pays, viennent.
Avec ton franc-parler, ton parler-vrai et ton parler
Inimitable, tu as dit haut et fort les propos murmurés
Dans les salons, par des sachants remplis de lâcheté.
Toi, à jamais, cette voie du renoncement tu as rejetée,
Et, à haute et puissante voix, tu as dénoncé l'Imposteur,
En mettant à nu le vrai plan commun du Grand Menteur.
On a vu et tout compris, tu disais hélas vrai, depuis:
1999, 2000, 2001, 2002, 4 ans de suite, c'était bien Lui.
Et tu prévenais que le pire restait encore à venir.
Des bombes il fera larguer pour totalement en finir.
Est arrivée 2011, et c'est exactement ce que l'homme fit:
Déluge de feu et de sang sur ce pays meurtri et trahi.
Waraba, tu as fait plus que ta part, tu as résisté.
Mieux, tu as continué de rugir, même maltraité.
Ta parole de feu a consumé leur sombre mensonge,
Faisant jaillir des cendres cette vérité qui dérange.
Tu as montré, sans faiblesse, la voie de l'honneur
À tous ceux qui ne se complaisent que dans l'horreur.
Aujourd'hui, tu nous quittes, ils diront que tu es mort.
Pour nous, tu passes la mort, les laissant à leur triste sort.
Tu entres dans la conscience nationale par la grande voie,
Avec ceux qui par leur vie, siègent dans l'éternité, en rois.
Lui, l'Imposteur, quand il mourra, on l'enterrera, c'est tout.
Toi, dans la mémoire collective tu seras toujours et partout.
Poème inédit, Abidjan, le 14 avril 2016
Dacoury-Tabley Philippe-Henri