Voici ce que ce matin un de nos honorables correspondants nous envoie :
"le témoin d'hier a dit que les "dioulas" ont été agressés après un meeting de blé goudé le 25 février 2011
or voici une dépêche afp qui indique JUSTEMENT que l'attitude pacifique de Blé Goudé irritait les jeunes patriotes et le mettait dans une situation d'insécurité politique et personnelle"
Mis en ligne initialement le 25 février 2011
Sous le titre :
Yopougon: Blé Goudé provoque une fois de plus l'ONUCI
Charles Blé Goudé, ministre et chef des « patriotes » partisans du président ivoirien sortant Laurent Gbagbo, a appelé vendredi les jeunes à « s’organiser en comités pour empêcher « par tous les moyens », la force de l’ONU dans le pays de circuler lors d’un rassemblement vendredi à Abidjan.
« Je demande à la jeunesse de Côte d’Ivoire de s’organiser en comités pour empêcher l’Onuci (Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire, ndlr) de circuler par tous les moyens », a-t-il lancé devant quelque 3.000 personnes dans le quartier pro-Gbagbo de Yopougon (ouest).
« Aujourd’hui ce ne sont pas les rebelles qui nous font la guerre, c’est l’Onuci qui nous la fait », a-t-il affirmé, appelant à créer des « comités d’autodéfense dans les quartiers ».
« Il faut éviter de tomber dans le piège de la guerre civile », a-t-il toutefois déclaré.
« C’est le piège que nous tend l’ennemi. Je ne veux pas qu’à leur casse vous répondiez par la casse », a dit le ministre de la Jeunesse de Laurent Gbagbo.
La réunion publique s’est terminée dans une ambiance houleuse, et Charles Blé Goudé a été chahuté à sa sortie. Des militants ont manifesté leur colère, réclamant un mot d’ordre d’aller combattre le camp Ouattara ou de prendre le « Golf », l’hôtel qui sert de QG au camp adverse.
« On veut libérer, on veut libérer, on veut se battre! », criaient certains.
« Nous sommes dans nos quartiers en train de souffrir et lui nous parle d’être calmes, c’est de la foutaise! On veut aller assiéger l’Onuci. On va mourir, c’est vrai, mais on va libérer notre pays! », a expliqué à l’AFP un groupe de jeunes militants.
La Côte d’Ivoire et Abidjan en particulier connaissent depuis une semaine une flambée de violences entre partisans ou forces armées loyales à M. Gbagbo et sympathisants d’Alassane Ouattara, reconnu président par la communauté internationale.
Dans un communiqué publié à l’issue du conseil des ministres de jeudi, le gouvernement Gbagbo a dénoncé « l’attitude complice des forces onusiennes » dans « l’infiltration » de « rebelles » dans plusieurs quartiers d’Abidjan.
Le camp Gbagbo réclame depuis décembre le départ de l’Onuci, qu’il accuse d’avoir pris parti pour son adversaire.
(©AFP)