La voie d'un chanteur de variété est impénétrable. Michel Delpech en a fait l'insolite expérience avec Ce lundi-là, une chanson de 1975 - l'histoire de Jean-Pierre, ce père de famille qui, parti acheter des cigarettes, déserte le domicile familial : "Michelle aurait voulu le voir grandir dans l'entreprise / Mais lui ne se voyait pas finir ses jours au marketing / Avec dans son café les cours de la livre sterling / Et des enfants qui lui ressembleraient de plus en plus..." Un soir, dans les années 1980, au sortir d'une douloureuse dépression, Michel Delpech reçoit un appel téléphonique. "Une voix m'annonce que Thomas Sankara, le président du Burkina Faso, veut me parler. Serait-ce une nouvelle plaisanterie d'Alain Chamfort ? Mais non. Sankara, le chef révolutionnaire, me dit : "J'ai écouté Ce lundi-là : vous et moi, nous menons le même combat." Je ne comprenais pas ce qu'il voulait dire, mais je n'ai pas moufté. Il a ajouté : Je souhaite organiser un spectacle à Ouagadougou. Je vous fais envoyer deux billets d'avion pour vous et votre épouse. A notre arrivée, une chorale de jeunes filles chantait Pour un flirt. Sankara était un garçon magnifique, en treillis militaire, environné d'amazones. Quelques mois plus tard, on m'a rappelé en France, puis le ministre de la Culture du Burkina Faso est arrivé en taxi chez moi, officiellement, pour organiser ce fameux concert. Il est resté trois jours. Il passait des nuits blanches à regarder ma vidéothèque, les films de Rambo, etc. Puis il est reparti aussi vite qu'il était venu. Quelques mois plus tard, Sankara était assassiné..." Michel Delpech
#Sankara à #MichelDelpech / J'ai écouté Ce lundi-là, vous et moi menons le même combat ! (#JeSuisBurkinabé)
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