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Le Gri-Gri International

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En pleine prise d'otages à Bamako, lire ce que pense Bachar Al Assad de l'atlantiste politique étrangère française

Publié par Gri-Gri International sur 20 Novembre 2015, 15:00pm

Catégories : #Mali, #Syrie, #Politique

En pleine prise d'otages à Bamako, lire ce que pense Bachar Al Assad de l'atlantiste politique étrangère française

Source : Valeurs Actuelles, 19/11/2015 : Entretien exclusif avec Bachar al-Assad

Samedi 14 novembre, après s’être entretenu avec des parlementaires et des intellectuels français, le président syrien a accordé à “Valeurs actuelles” un entretien exclusif. Il expose en quoi la politique étrangère de la France, alignée sur celle des États· Unis, l’a menée dans une impasse, y compris dans son combat contre les terroristes de l’État islamique.

Que diriez-vous des propos tenus par le président François Hollande : « Le président Assad est à l’origine du problème, il ne peut pas faire partie de la solution ». Considérez-vous qu’il s’agit d’une opinion générale ? Quelle serait votre réponse ?

Je répondrais tout d’abord par la question suivante : le peuple syrien a-t-il désigné le président Hollande pour être son porte-parole ? Accepteriez-vous, en tant que citoyen français, qu’une remarque pareille vienne d’un homme politique étranger, quel qu’il soit ? Ne serait-ce pas une offense au peuple français ? Nous voyons les choses de manière identique. N’est-ce pas insulter le peuple syrien que de tenir de tels propos ? Cela ne veut-il pas dire qu’il ne reconnaît pas ce peuple ?

La France a, par ailleurs, toujours été fière du patrimoine et des principes de la Révolution française, et peut-être aussi de la démocratie et des droits de l’homme. Or, le premier principe de la démocratie étant le droit des peuples à choisir leur président, c’est une honte qu’il dise, lui qui représente le peuple français, une chose qui va à l’encontre des principes de la République française et du peuple français. De même, il est honteux pour lui de tenter d’insulter un peuple civilisé riche d’une histoire de plusieurs milliers d’années comme le peuple syrien. Telle est ma réponse, mais je pense que cela ne changera rien à la réalité des choses en Syrie, car les faits ne seront pas altérés par de telles déclarations.

Si vous aviez à adresser un message à MM. Hollande et Fabius, notamment à la suite des attentats de vendredi dernier à Paris, serait-ce: « Coupez immédiatement vos relations avec le Qatar et l’Arabie Saoudite ? »

Un tel message comporte plusieurs facettes : sont-ils indépendants pour que je leur adresse un tel message et leur appartient-il d’y répondre favorablement ? À vrai dire, la politique actuelle de la France n’est pas indépendante de celle des États-Unis. Adresser un tel message ne mènerait donc strictement à rien. Néanmoins, s’il m’appartient d’espérer certains changements dans la politique de la France, la première chose qui serait à faire, ce serait deredonner une politique réaliste à la France, une politique indépendante et amie du Moyen-Orient et de la Syrie.

La France devrait aussi prendre ses distances vis-à-vis de la politique américaine de deux poids deux mesures. Ainsi, si MM. Hollande et Fabius veulent soutenir le peuple syrien, comme ils le prétendent, notamment en faveur de la démocratie, ils feraient mieux de soutenir d’abord le peuple saoudien. Si vous avez un problème concernant la démocratie avec l’État syrien, comment pouvez-vous établir de bonnes relations et des liens d’amitié avec les pires États du monde et les plus sous-développés, tels l’Arabie Saoudite et le Qatar ? Une telle contradiction manque de crédibilité.

Enfin, il est normal qu’un responsable oeuvre dans l’intérêt de son peuple. La question que je pose dans ce message est la suivante: « La politique adoptée par la France durant les cinq dernières années a-t-elle été bénéfique au peuple français ? Qu’a gagné le peuple français à une telle politique ? » Je suis certain que la réponse serait: « Rien. » La preuve en est ce que j’ai dit il y a plusieurs années, à savoir que jouer avec la ligne de faille en Syrie, c’est jouer avec un séisme qui aura des répercussions dans le monde entier, notamment en Europe, parce que nous en sommes l’arrière-cour géographiquement et géopolitiquernent parlant. À l’époque, on avait dit: « Est-ce une menace ? » Je ne menaçais personne. L’attentat de Charlie Hebdo a eu lieu en début d’année, j’ai dit à l’époque que ce n’était que le sommet de l’iceberg.

Ce qui s’est produit vendredi en est une preuve supplémentaire. MM. Hollande et Fabius devraient par conséquent changer de politique dans l’intérêt de leur peuple, c’est alors que nos intérêts avec le peuple français convergeront notamment dans la lutte contre le terrorisme. Le message final consisterait donc à les appeler à être sérieux lorsqu’ils parlent de lutte contre le terrorisme. Tel est mon message.

Les experts français disent que les terroristes ont certainement été entraînés au Moyen-Orient. Nous ne disposons pas d’informations à ce sujet. Qu’est-ce qui serait nécessaire pour obtenir ce genre de collaboration entre Paris et Damas ?

Ce dont vous avez besoin, c’est d’abord de sérieux. Si le gouvernement français n’est pas sérieux dans son combat contre le terrorisme, nous ne perdrons pas notre temps à collaborer avec un pays, ou un gouvernement, ou une institution qui soutient le terrorisme. Il faut d’abord que vous changiez de politique et que celle-ci soit fondée sur le seul critère, et non plusieurs, de faire partie d’une alliance joignant des pays qui luttent uniquement contre le terrorisme et non des pays qui soutiennent le terrorisme et le combattent en même temps. Nous aimerions établir une telle collaboration, non seulement avec la France, mais avec n’importe quel État, mais une telle coopération doit se faire dans un environnement adéquat, s’appuyer sur certains critères et se faire dans des conditions précises.

Dans l’avenir, si le gouvernement change, serait-ce possible ?

En politique, il n’y a de place ni pour l’amitié ni pour les émotions. Il n’y a que les intérêts. C’est bien mon rôle en tant qu’homme politique. C’est aussi le leur en tant qu’hommes politiques dans leur pays. Il ne s’agit pas pour moi d’aimer ou de ne pas aimer Hollande. Ça n’a rien à voir. Mon devoir est de savoir ce qui est le mieux pour les Syriens. Il leur incombe d’oeuvrer dans l’intérêt de leurs compatriotes français. Dans l’avenir, nous n’avons aucun problème. Le problème est dans les politiques et non dans les émotions.

Vous avez rencontré le président Poutine. Je ne vous demanderai pas ce qu’il vous a dit. Mais j’aimerais vous poser la question suivante: si quelqu’un disait que Poutine est la dernière personne à défendre l’Occident, seriez-vous d’accord ? Serait-il vraiment le dernier chef d’État à défendre la civilisation occidentale chrétienne ?

Vous voulez savoir si je pense qu’il défend ou non l’Europe occidentale ?

Exactement.

C’est exact sur le plan réaliste. Lorsque vous parlez de terrorisme, il n’y a qu’une seule arène, c’est à la fois la Syrie, la Libye, le Yémen, mais aussi la France. Le tout constitue une seule arène. Donc, ce qui a incité à la coalition russe qu’ils avaient annoncée quelques mois avant d’envoyer leurs forces en Syrie est le fait que, si nous ne combattons pas le terrorisme en Syrie, ou peut-être dans d’autres endroits du monde, il frappera partout y compris en Russie.

C’est donc exact. Quand vous combattez le terrorisme en Syrie, vous défendez la Russie, l’Europe et d’autres continents. C’est tout à fait exact.

Ce fut notre opinion pendant des décennies, pendant que nous combattions les terroristes Frères musulmans dans les années 1970 et 1990. Nous avons eu cette impression et nous avons toujours réclamé une coalition internationale de lutte contre le terrorisme, car le terrorisme ne reconnaît pas de frontières politiques et ne s’intéresse pas aux procédures. Quelles que soient les mesures que vous avez prises en France après Charlie Hebdo, ce qui s’est passé à Paris corrobore cette théorie. C’est donc tout à fait exact. Quiconque combat le terrorisme quelque part, et Poutine n’est pas le seul à le faire, protège le reste du monde.

Voici une question un peu difficile. Il y a eu une conférence à Vienne, samedi, sur la Syrie, mais aussi, à Antalya, en Turquie, le G20, les 15 et 16 novembre. Divers présidents ont dit à plusieurs reprises: « La solution réside dans le départ de Bachar al-Assad. » Êtes-vous prêt, personnellement, à renoncer au pouvoir au cas où ce serait la meilleure solution pour protéger la Syrie ?

C’est une question à double volet. Concernant le premier, à savoir si je ferais tout pour satisfaire une demande étrangère ? Ma réponse est non. Je ne le ferais pas quelle que soit cette demande, peu importe qu’elle soit petite ou grande, importante ou non. Ils n’ont rien à voir avec la décision syrienne. La seule chose qu’ils ont faite jusqu’à présent, c’est de fournir du soutien aux terroristes par divers moyens et en leur procurant un refuge et un soutien direct. Ils sont en train de créer des problèmes et ne font nullement partie de la solution. Quoi qu’ils disent, nous ne répondrons pas, parce qu’ils ne nous intéressent pas, pour être franc.

Quant au second volet de votre question, en ce qui me concerne, en tant que Syrien, je réponds seulement à la volonté de la Syrie. Cela dit, une telle volonté doit bien entendu émaner d’un consensus de la majorité des Syriens. Le seul moyen de savoir ce que les Syriens veulent, c’est à travers les urnes.

Par ailleurs, pour qu’un président vienne au pouvoir ou le quitte, dans tout État qui se respecte, respecte sa civilisation et son peuple, cela doit se faire à travers un processus qui reflète sa Constitution. C’est la Constitution qui emmène un président au pouvoir et c’est la Constitution qui le fait quitter le pouvoir à travers le Parlement, les élections, le référendum et ainsi de suite. C’est le seul moyen pour un président de venir au pouvoir ou de le quitter.

Tous ces entretiens montrent que la seule solution pour la Syrie, mais aussi pour l’Irak et le Liban, c’est la partition. Nous en entendons beaucoup parler, comme vous le savez. De même que l’on parle de sécularité et de sectarisme. On dit beaucoup de choses un peu partout, et vous le savez mieux que nous, en ce qui concerne la Syrie, la région littorale, mais aussi l’Irak et le Liban, qu’en pensez-vous ?

Ils veulent donner l’impression dans les médias occidentaux que le problème dans la région est une guerre civile entre les diverses composantes, religions, ethnies, qui ne veulent pas cohabiter. Ils disent alors « Pourquoi ne divisent-elles pas leur patrie ? Elles pourront alors rester chacune dans leur région ». En fait, le problème est tout autre, car vous pouvez voir maintenant toutes ces composantes mener ensemble une vie normale, dans les régions qui se trouvent sous le contrôle du gouvernement.

Par conséquent, si la communauté internationale veut diviser, il faut tracer des lignes très claires entre ces composantes, qu’elles soient ethniques, confessionnelles ou sectaires.

Le cas échéant, si la région en arrive jusque-là, je vous dis qu’il y aura des mini-États qui s’engageront les uns contre les autres dans des guerres qui dureront des siècles. Toute situation de ce genre signifie des guerres permanentes.

Pour ce qui est du reste du monde, cela signifie davantage d’instabilité et de terrorisme qui pourraient être exportés dans le monde entier. Telle est la situation et c’est bien entendu très dangereux de réfléchir de la sorte. Nous ne voulons pas qu’il y ait un environnement social favorable à cette division. Si vous interrogez maintenant n’importe quel Syrien, qu’il soit pour ou contre le gouvernement, tout le monde vous dira qu’il soutient l’unité de la Syrie.

Vous avez évoqué la Constitution. Dans quelques mois, il y aura des élections en Syrie. Êtes-vous prêt à avoir des observateurs internationaux lors de ce scrutin ?

Oui. Mais nous avons bien précisé qu’une observation internationale ne signifie pas les organisations des Nations unies, qui n’ont franchement aucune crédibilité, car elles sont sous le contrôle des Américains et de l’Occident en général.

Donc, lorsque nous parlons d’observation internationale, de participation ou de coopération, cela veut dire certains États qui ont-été impartiaux durant la crise, qui n’ont pas soutenu le terrorisme et qui n’ont pas essayé de politiser leurs positions vis-à-vis des événements en Syrie. Tels sont les États qui peuvent participer à une telle coordination ou observation. Mais nous n’avons pas d’objection de principe.

Nous avons parlé du Qatar et de l’Arabie Saoudite, mais nous n’avons pas évoqué la Turquie, qui permet à des centaines de milliers de réfugiés de franchir ses frontières. Il semble même qu’elle permette le passage des djihadistes vers la Syrie. Comment voyez-vous donc le rôle de la Turquie ?

C‘est le rôle le plus dangereux dans la situation, car la Turquie a offert toutes sortes de soutien à ces terroristes et à toutes leurs variantes. Certains pays soutiennent le Front al-Nosra, lié à al-Qaïda. D’autres soutiennent Dae’ch. La Turquie, elle, soutient les deux organisations, ainsi que d’autres en même temps. Elle leur fournit des ressources humaines en recrutant des combattants, un soutien logistique, financier, des armements et une surveillance.

Même les manœuvres menées par l’armée turque sur les frontières durant les combats en Syrie avaient cet objectif. Les Turcs leur fournissent même l’argent collecté de partout dans le monde, à travers la Turquie. Dae’ch vend également le pétrole en Turquie. Il est donc clair que ce pays joue le pire des rôles dans notre crise. Cela est directement lié à Erdogan en personne, de même qu’à Ahmet Davutoglu, son premier ministre, les deux étant le reflet de leur véritable idéologie, celle des Frères musulmans.

Vous pensez qu’il est membre de la confrérie des Frères musulmans ?

Il n’appartient pas nécessairement à l’organisation, mais son épouse l’est à 100%. Il s’intéresse beaucoup à l’islam politique, un islam opportuniste qui n’a rien du vrai islam. C’est comme ça que nous voyons les choses, car il ne faut pas politiser la religion. C’est donc directement lié à lui et à son désir de voir les Frères musulmans gouverner le monde arabe tout entier, de manière à ce qu’il puisse le contrôler comme étant son grand sultan, ou plutôt son imam. Tel est le rôle que joue la Turquie.

Vous connaissez la situation dans laquelle nous nous retrouvons après les attentats du vendredi 13 à Paris, et même déjà lors de l’attentat de Charlie Hebdo, et même avant … Vous en avez parlé, mais je voudrais insister davantage là-dessus. Pensez-vous que la France ne pourra pas combattre le terrorisme tant qu’elle poursuivra ses relations avec le Qatar et l’Arabie saoudite ?

Oui. J’ajouterais même : vous ne pouvez pas combattre le terrorisme si vous n’entretenez pas des relations avec la force qui lutte contre Dae’ch et le terrorisme sur le terrain. Vous ne pouvez pas combattre le terrorisme en adoptant de mauvaises politiques qui soutiennent directement ou indirectement le terrorisme. Si vous ne disposez pas de tous ces facteurs, vous ne pourrez pas le faire. Et nous ne pensons pas que votre gouvernement l’a pu jusqu’à présent.

Propos recueillis par André Bercoff, Pierre-Alexandre Bouclay et Yves de Kerdrel

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Bonus

Ce qu’Assad a dit aux députés français

La rédaction de Valeurs actuelles était présente lors de la rencontre entre le président syrien et les parlementaires français. Récit.

De Gaulle avait bien de la chance : vers cet Orient compliqué, plus question de voler avec des idées simples. Du 11 au 14 novembre, une délégation, comprenant des membres de l’Assemblée nationale, des entrepreneurs, des intellectuels et des journalistes, s’est rendue à Damas, à l’initiative de l’association SOS Chrétiens d’Orient qui fait un remarquable travail d’aide et de solidarité avec les minorités persécutées par les islamistes de Dae’ch, notamment en Syrie et en Irak, ainsi qu’une action prolongée auprès des réfugiés syriens au Liban et en Jordanie. Le samedi 14, nous étions reçus en audience particulière par le président syrien, Bachar al-Assad. Les journalistes de Valeurs actuelles étaient les seuls à assister à une conversation avec les parlementaires, emmenés par Thierry Mariani.

Comment celui que l’on donnait pour mort et enterré il y a trois ans est-il devenu aujourd’hui un partenaire incontournable de la gigantesque partie d’échecs qui se joue entre les États-Unis, la Russie, l’Iran, la Turquie et l’Europe ? Il a essayé de nous l’expliquer. Soyons clairs : tout le monde sait que Bachar al-Assad n’est pas un petit saint, tant s’en faut, et qu’il a recouru, plus souvent qu’à son tour, à des méthodes expéditives contre ses ennemis et surtout contre les éléments de son propre peuple. Mais les plus résolus des adversaires du numéro un syrien sont aujourd’hui convaincus que, dans les circonstances présentes, son départ signifierait à court terme la “dae’chisation” ou la partition de la Syrie. L’on doit écouter Bachar sans forcément l’approuver.

“Hollande et Fabius combattent le terrorisme d’une main et le soutiennent d’une autre.”

Ce qu’il a dit en substance à la délégation française, c’est qu’il ne comprenait pas les deux poids deux mesures de notre gouvernement. Pourquoi décréter sanctions et embargo total envers son pays alors que l’on commerce et fraternise avec l’Arabie Saoudite, pays où l’on décapite deux fois par semaine et où l’on flagelle plus souvent qu’à son tour, pays qui empêche les femmes de conduire et autres joyeusetés du même acabit ? Chacun sait qu’en 1982 son père, Hafez al-Assad, avait éradiqué les islamistes de Hama, faisant plusieurs milliers de morts. Ce qui n’avait pas empêché, deux ans plus tard, François Mitterrand de venir en visite officielle en Syrie. « Je ne demande pas à François Hollande de m’aimer. L’amour, c’est ce qui se passe entre un homme et une femme. Cela n’a rien à voir avec les relations d’État à État, ajoute-t-il, je lui demande simplement de considérer les intérêts de la France. Entre Dae’ch et le régime syrien, il faut choisir. »

Je pense à Manuel Valls qui vient de déclarer que les attentats en France s’organisaient, se préparaient et s’initiaient en Syrie. À la question de savoir s’il pouvait y avoir coopération entre notre pays et le sien concernant le renseignement et l’échange d’informations, il répond :

« Comment voulez-vous qu’il y ait coopération à partir du moment où vous refusez tout autre contact, où il n’est pas question de rouvrir votre ambassade et encore moins de faire une déclaration reconnaissant l’actuel régime syrien comme légitime ? À partir du moment où Hollande et Fabius font de mon élimination une condition sine qua non, ils ne peuvent pas me demander d’échanger avec eux. En fait, leur contradiction profonde, c’est qu’ils combattent le terrorisme d’une main et le soutiennent d’une autre, en fournissant armes et matériel à une opposition qui n’a strictement rien de modéré et encore moins de laïc. Nous avons actuellement en Syrie 20 000 djihadistes étrangers qui combattent au sein de Dae’ch, d’Al-Nosra ou autre, et vous savez parfaitement bien qui les finance. »

Et Bachar al-Assad d’enchaîner sur la question de la laïcité: « Les deux piliers du Moyen-Orient sont l’arabisme et l’islam. Comme des millions de mes compatriotes, je suis nationaliste arabe et laïc. Je vous le dis franchement : je me sentirai toujours plus proche d’un chrétien syrien que d’un musulman indonésien. L’Occident a combattu de toutes ses forces la nation arabe : aujourd’hui, elle a en face d’elle l’islamisme wahhabite et nous en payons tous le prix.»

André Bercoff | 19/11/2015

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