On raconte qu’en ces temps là, dans ce pays là, le fils du sultan devenait sultan à la mort de son père et son meilleur ami devenait vizir.
Un vieux sultan avait un fils unique qui avait trois amis : le fils du vizir, le fils du général des armées et le fils du jardinier.
Souvent, en les voyant jouer se demandait sans cesse : « comment savoir quel est le meilleur ami de mon fils ? »
Le sultan avait sa mère toujours en vie. Il alla lui confier son souci. La mère du sultan dit en riant : « Un meilleur ami, mon fils, c’est comme la vie éternelle, ça n’existe pas. Mais laisse-moi tenter quelque chose ! »
Le lendemain, la mère du sultan confia à son petit fils trois œufs durs et lui dit : « Après le jeu, demande au fils du vizir de partager ces trois œufs entre vous deux. »
Le soir, l’enfant rendit compte à sa grand-mère :
-Il m’en a donné un et a gardé deux pour lui.
-Hum, hum ! Celui-là est bien trop gourmand. S’il te prend presque tout aujourd’hui, demain, il ne te laissera presque rien. »
Le lendemain, c’était au tour du fils du général de faire le partage. Mais ce dernier n’avait rien pris pour lui. Il avait laissé les trois œufs au fils du sultan.
-Hum, hum ! dit la vieille. S’il te laisse tout aujourd’hui, demain il te prendra tout. »
Enfin, arriva le tour du fils du jardinier.
Le fils du jardinier donna un œuf au fils du sultan et garda un œuf pour lui.
Puis, il sortit un couteau de sa poche et coupa le troisième œuf en deux parties égales. « Tiens, dit-il au fils du sultan. Prends cette moitié, je garde l’autre. »
La vieille conclut : « Celui qui aujourd’hui prend juste sa part, te laissera demain ta part juste. »
Si vous voulez vous aussi connaître votre meilleur ami, soyez de la fête, retrouvez les conteurs du festival des Contes Solidaires à partir du 6 novembre à Lomé, Anié et Kara.
Texte - Gnimdéwa Atakpama