Voici un problème dont la simple évocation relève du politiquement incorrect dans ce pays. Le mot ethnie est devenu une grossièreté, une incongruité chez les intellectuels bien pensant. Or c’est bien sous leurs yeux indulgents, parfois admirateurs, que ADO a osé montrer que sa politique n’a qu’une base : l’ethnie.
L’apatride a trouvé mieux en se donnant une bonne raison de brimer tous ceux qui n’entraient pas dans sa honteuse politique de stratification de la société ivoirienne qu’il a baptisé le rattrapage. Il lui a assigné deux missions : punir tous ceux qui dans son esprit malade avaient été privilégiés par le régime précédent, et avantager outrancièrement tous ceux qui appartiennent au groupe ethnique auquel il brûlait d’envie d’appartenir et qui refuse encore aujourd’hui de le reconnaître même comme fils illégitime.
Le diplôme et la compétence ont brusquement trouvé des surnoms dont se sont fièrement prévalus les gens du Nord : On est Coulibaly, Toure, Cisse, Traore, Camara, mais pas forcément des meilleurs ; peu importe, pourvu que cela vous rapproche du pouvoir et de l’argent facile et éphémère de la corruption et de la prévarication.
Deux questions demeurent sans réponses : Ado sait-il seulement qu’un jour très prochain il va devoir fuir ce pays en abandonnant les Dioulas aux milieu du gué ? Les Dioulas devraient dès maintenant s’exercer à bomber un peu moins le torse et rechercher avec les autres une coexistence pacifique durable parce que les postes qu’ils occupent maintenant ont appartenu à des cadres qui viendront les réclamer dès que le pouvoir d’ADO sera tombé. Très bientôt, croyez-moi. Et l’ostracisme d’ADO érigé en système de gouvernement à votre seul profit ne vous aura servi à rien.
La clé de la paix est entre vos mains. Cessez d’être arrogants et regardez l’autre comme un frère… Si vous le pouvez encore.
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Ben Soumahoro