24/06/2015.
Quand les périodes sont troublées ou sur le point de l’être, les pouvoirs despotiques attribuent toujours les méfaits, les exactions, l’insécurité, les accidents de la circulation, les inondations du troisième pont et de Marcory Résidentiel et même les morts naturelles, les épidémies et les épizooties à l’Opposition Politique. C’est ainsi que les sécurocrates d’Alassane Dramane Ouattara répandent chaque fois l’idée d’une opposition violente et irresponsable pour attirer sur leur régime la compassion et la pitié de la communauté internationale et bien entendu l’indexation et la condamnation de cette opposition. Il est tout de même curieux qu’au lendemain de la rencontre de la Coalition Nationale pour le Changement (CNC) par les autorités du pays, ce qui vaut reconnaissance de son existence officielle et respect de son calendrier d’activités, un immeuble important et emblématique de la ville d’Abidjan prenne feu comme un morceau d’amadou dans un laboratoire chimique improvisé de petits apprentis-sorciers. L’incendie de la pyramide ce matin en plein cœur du plateau est assez symptomatique de cet état d’esprit tordu et vicieux des conseillers spéciaux et spécieux d’Alassane Dramane Ouattara. Ce bâtiment-là date des années 60. Son financement a été assuré par le gouvernement de Félix Houphouët-Boigny à travers la SONAFI (Société Nationale de Financement) banque d’Etat dirigée à l’époque par un homme remarquable nommé Konan Camille qui officiait en même temps comme Maire de la ville d’Adiaké. Il s’est reconverti depuis dans le négoce du café et du cacao. La demande de prêt, la construction et la gestion de la pyramide étaient assurées par la SOCIPEC dont le directeur général désigné par le gouvernement était le neveu de Félix Houphouët-Boigny soi- même, Monsieur Dia Houphouët Boigny, par ailleurs beau cousin direct du banquier émérite de la SONAFI. L’Exploitation de l’immeuble a été un cuisant échec à cause de sa conception originelle. La pyramide n’était ni un immeuble de bureaux ni un bâtiment de logements ni un réceptif de boutiques commerciales classiques. La pyramide aurait pu être une excellente galerie d’exposition de tableaux et de sculptures. Mais à cette époque-là, la culture était notre dernier souci ! Résultat, cet immeuble étonnant conçu par l’architecte italien Dominique Desantis est resté vide pendant près de 30 ans. Il était fait de trois matières inattaquables : Le béton, le marbre et l’aluminium. Ces trois matières sont évidemment inattaquable par le feu d’où qu’il vienne. Pour la petite histoire, monsieur Dominique Desantis a été aussi l’Architecte du Palais des sports de Treichville et de la Résidence de Monsieur Laurent Dona-Fologo à l’époque Ministre des sports lui-même. Imaginez vous-même de quoi bruissait la ville d’Abidjan à cause de la possibilité de vases communiquants dans une telle entreprise. La pauvre pyramide délaissée par tous a fini par recevoir un temps, la direction des archives nationales et des journaux officiels au deuxième et au troisième sous-sol régulièrement innondés en saison sèche comme en saison de ‘’ troisième pont ‘’
Pour autant, le problème ne se situe pas dans l’établissement des responsabilités du sinistre. Incendie volontaire, involontaire ou même politique, aucune enquête de ce genre n’a jamais abouti dans ce pays de dozos et de rebelles. Ce qu’il faut retenir pour la pyramide, c’est que l’immeuble et le terrain sur lequel il est bâti appartiennent à l’Etat donc à Alassane Dramane Ouattara et à son épouse accessoirement propriétaire de la plus grande agence immobilière de Cote d’Ivoire. Pousser un peu la réflexion et vous comprendrez immédiatement que c’est le terrain en plein cœur du plateau qui intéresse la petite commerçante qui veut désormais jouer dans la cour des grands : Ollo Gabriel, Eubagnitchi, Georges Ouégnin, Adama Toungara et pourquoi pas Donald Trump… le rêve est permis. Cet incendie est une autre vaste escroquerie après les déguerpissements des quartiers précaires dont l’unique but est de récupérer les terrains pour bâtir au profit du couple diabolique des gratte-ciel pour leur prestige personnel et pour leur fortune illicite. Ce ne sont pas les affidés qui leurs manques pour ces basses œuvres.
On pourrait à ce stade se poser une question simple : Laurent Gbagbo a fait quoi, lui ?. La réponse est tout aussi simple : le woody de Mama qui est un intellectuel, avait décidé de transformer la pyramide en grande bibliothèque pour la ville d’Abidjan. Le projet est dans les cartons… A LA PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE.
MAMADOU BEN SOUMAHORO