"Je ne me sens pas proche de BHL ou d'Alain Minc ni de Jacques Attali qui, me dit-on, sont de gauche. Faudrait-il que je me sente proche pour cela d'intellectuels de droite ? Qui sont-ils, d'ailleurs ? Concluez si vous voulez que je préfère une analyse juste d'Alain de Benoist à une analyse injuste de Minc, Attali ou BHL et que je préfère une analyse qui me paraisse juste de BHL à une analyse que je trouverais injuste d'Alain de Benoist... Les Papous vont hurler ?"
Voici la réponse de Michel Onfray au Point (n° 2216) qui l'interrogeait sur les intellectuels de droite dont le philosophe se sent le plus proche.
Des propos qui n'ont manifestement pas échappé à Manuel Valls. "Quand un philosophe connu, apprécié par beaucoup de Français, Michel Onfray, explique qu'Alain de Benoist, qui était le philosophe de la Nouvelle Droite dans les années 70 et 80, qui d'une certaine manière a façonné la matrice idéologique du Front national, avec le Club de l'Horloge, le Grece, (...) au fond vaut mieux que Bernard-Henri Lévy, ça veut dire qu'on perd les repères", a dénoncé dimanche le Premier ministre au Grand Rendez-vous Europe 1/i>Télé/Le Monde.
"Je suis vraiment de gauche"
"Manuel Valls, l'ami de BHL, perd les pédales !" a réagi dans un premier temps le philosophe. Lundi matin, sur Europe 1, Michel Onfray s'est refusé à répondre au Premier ministre. "Je ne lui réponds rien du tout parce qu'il n'a rien lu du tout. Ses fameux conseillers en communication ont dû lui fabriquer une petite fiche, ils n'ont pas compris ce que j'avais écrit. Je fais juste mon travail de philosophe en disant que je préfère une idée juste et mon problème n'est pas de savoir si cette idée juste est de droite ou de gauche. J'ai l'impression que Manuel Valls pense le contraire, c'est-à-dire qu'il préfère une idée fausse, pourvu qu'elle soit de gauche, à une idée juste si elle de droite." Et le philosophe d'ajouter : "J'ai vérifié dans le dictionnaire, ça s'appelle un crétin. Ce n'est pas insultant, c'est familier."
"Moi, je suis vraiment de gauche, et eux ont cessé de l'être en 1983", a affirmé Michel Onfray, faisant référence au "tournant de la rigueur" mené par François Mitterrand. Pour lui, "les repères sont perdus depuis que Mitterrand a converti la gauche à la droite". Poursuivant sa diatribe, Michel Onfray n'a pas oublié de tacler l'actuel chef de l'État, sans le nommer. Faisant référence à un récent dîner à l'Élysée auquel participait Joey Starr et Julie Gayet, l'écrivain assène : "Si ce monsieur oublie ce que je fais depuis treize ans, et, plutôt que de m'inviter, on préfère inviter Joey Starr qui boit du whisky ou Julie Gayet ou Yannick Noah en considérant que ce sont les seuls critères intellectuels qu'on ait à présenter, c'est leur affaire, mais ce n'est pas la mienne." Fin de la polémique ?