Lors de la conférence de presse qu’il a donnée le 11 mars, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a annoncé un « léger » renforcement des effectifs engagés dans l’opération Barkhane, dont l’objet est de contrer les groupes jihadistes présents dans la bande sahélo-saharienne (BSS).
« On va légèrement augmenter notre chiffre sur Barkhane, on le diminue par ailleurs sur Sangaris [en Centrafrique, ndlr], pour nous donner des moyens de soutien et d’accompagnement sur les tensions qui se produisent autour du lac Tchad », a ainsi affirmé M. Le Drian.
Aussi, l’annonce faite ce 17 mars par l’État-major des armées (EMA) et relayée par l’agence Reuters n’est pas une surprise. En effet, l’armée française va mettre en place un détachement de liaison et de contact au Cameroun. Et cela afin de soutenir les efforts menés contre les jihadistes du groupe nigérian Boko Haram.
« Nous sommes dans une logique de soutien, nous ne sommes pas dans une logique d’intervention militaire armée » au Nigeria, a précisé le colonel Gilles Jaron, le porte-parole de l’EMA.
Il s’agira du second détachement de liaison de ce type mis en place par les forces françaises. Le premier, qui compte une quinzaine de militaires, a été déployé à Diffa, dans le sud du Niger. Sa mission est de recueillir et de transmettre du renseignement vers la cellule de coordination et de liaison (CCL), qui, adossée à l’état-major de l’opération Barkhane, installé à N’Djamena (Tchad), est opérationnelle depuis décembre dernier.
Pour rappel, le Tchad a envoyé des troupes au Niger et au Cameroun afin d’y contrer les incursions de Boko Haram. À partir de ces pays, ces dernières ont lancé deux offensives au Nigéria contre les jihadistes.
Enfin, une force régionale, à laquelle participeront le Tchad, le Cameroun, le Nigéria, le Niger et le Bénin, devrait entrer en lice sous l’égide de l’Union africaine. Du moins après l’adoption d’une résolution par le Conseil de sécurité des Nations unies.