Le procès de Simone Ehivet Gbagbo et de ses 82 compagnons d’infortune n’aurait jamais dû s’ouvrir ce vendredi 26 Décembre 2014, parce que tous les signes extérieurs de l’organisation matérielle de la salle d’audience manifestaient un parti pris évident du pouvoir contre les présumés coupables.
Un fait, un seul, démontrait à l’ envi que Alassane Dramane Ouattara mettait sur le billot la tête des Pro-Gbagbo, dans un procès d’assises déséquilibré et inéquitable. Or la cour était supposée être neutre, indépendante et libre. Voilà qu’une mise en scène agressive, martiale, presque mortifère a été organisée pour impressionner le personnel politique incriminé mais surtout pour marquer la puissance de l’Etat contre les Pro-Gbagbo sans défense dans ce prétoire dont tous les actes à partir de maintenant vont être dirigés contre eux. L’élément important de cette mise en scène grotesque, est le fait d’avoir installé le tribunal, ses Juges et ses Jurés au milieu d’un décor totalement recouvert d’un Drapeau National.
La force de la justice ivoirienne est-elle devenue subitement si insuffisante au point d’être obligée de chercher à s’appuyer sur les couleurs ORANGE BLANC VERT de l’Emblème National ?
Le glaive et la balance sont-ils si peu sûrs de leur fait cette fois pour être obligés de demander l’appui du Drapeau National, signe de ralliement de tous les enfants de ce pays ?
Voilà qu’au lieu de laisser aux enfants de Côte d’Ivoire le choix de se ranger sous les couleurs nationales pour y rechercher quelques réconforts et protection, c’est la justice elle-même qui cherche refuge dans ce cocon protecteur de l’Etat ! Dans ce pays tout commence à marcher sur la tête. Que fait ont de la séparation des pouvoirs ? La conclusion à tirer de cette situation déplorable est que notre justice est aux ordres.
Or nous sommes des Républicains et nous voulons absolument la respecter parce qu’elle compte en son sein des hommes et des femmes remarquables qui méritent considération. La justice de ce pays ne peut avoir besoin de protection sous aucune forme. IL LUI SUFFIT D’ÊTRE JUSTE.
Les avocats de Simone Gbagbo auraient dû soulever cette exception qui nous ramène à une époque plutôt dramatique, même quand les drapeaux du troisième Reich étaient agrémentés par NABUCCO, l’effrayante musique de GIUSSEPE VERDI. Si ce tribunal veut respecter les présumés coupables et protéger les droits de la défense, ce méga drapeau orange blanc vert doit disparaitre de cette salle d’Audience.
Ceux qui poursuivent les PRO-GBAGBO prétendent sans gène qu’ils appliquent "la justice des vainqueurs". Quand on est vainqueurs on n’a pas peur, on n’a pas besoin de se cacher derrière le drapeau National en l’opposant aux soi-disant "vaincus" pour se donner de l’assurance.
Texte / MAMADOU BEN SOUMAHORO
ANCIEN DÉPUTÉ A L’ASSEMBLÉE NATIONALE
EN EXIL AU GHANA
Le 28/12/2014