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Le Gri-Gri International

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#Hondelatte / Les vraies raisons de la disgrâce de Wattao

Publié par Gri-Gri International sur 9 Août 2014, 07:00am

Catégories : #Côte d'Ivoire - Élections 2010

Christophe Hondelatte & Issiaka Ouattara dit Wattao
Christophe Hondelatte & Issiaka Ouattara dit Wattao

Depuis mardi 22 juillet dernier, l’ex-chef d’état-major adjoint de l’ex-rébellion ivoirienne n’est plus le patron de la sécurité de la zone Abidjan-Sud et des opérations militaires du Centre de coordination des décisions opérationnelles (CCDO). Sa hiérarchie militaire a décidé qu’il ne figurerait plus au premier plan. Les raisons.

Issiaka Ouattara dit Wattao va se contenter désormais de son poste de commandant adjoint de la Garde républicaine (Gr). En plus de ce poste qu’il occupe toujours aux côtés du colonel Edouard Kouaho Amichia, Wattao était le patron de la sécurité de la zone sud (Treichville, Marcory – zone 3, zone 4 –, Koumassi et Port-Bouët) et commandant des opérations du CCDO. Les deux derniers postes qui faisaient de lui la pièce maîtresse – et l’homme de premier plan – de la sécurisation de toute la capitale économique dans l’armée lui ont été retirés en début de semaine et confiés à deux officiers de l’armée de Ouattara.

Le CCDO étant passé sous la responsabilité du lieutenant Souleymane Tuo et la zone sud sous celle du lieutenant-colonel Inza Fofana. Ouattara Issiaka dit Wattao est désormais confiné dans l’ombre du patron de la Garde républicaine. Il ne sera plus un interlocuteur direct de la hiérarchie militaire au sommet.

Pourquoi l’ex-chef de la rébellion tombe en disgrâce

Selon une source proche de l'actuel pouvoir, le débarquement à ses différents postes de premier plan du lieutenant-colonel Wattao participe du processus de « mise sous l’éteignoir » des ex-chefs de guerre qui occupent des responsabilités de premier plan. Cette même source révèle également que les frasques et autres accusations d’atteintes aux droits de l’homme que des Ong font planer sur ces ex-chefs de guerre devenus patrons dans les différents unités dans l’armée de Ouattara mettent à mal les relations entre le gouvernement ivoiriens et ses partenaires occidentaux. À ce propos, une confidence fait état de ce que François Hollande aurait attiré l’attention d’Alassane Ouattara sur le fait que certains de ses compatriotes se plaindraient des agissements de certains chefs militaires. Il ne fallait pas plus pour que Ouattara envoie « un signal fort » à son homologue français dans les grâces de qui il veut demeurer pour conserver son pouvoir.

Wattao, une grosse tête connue à « liquider »

Issiaka Ouattara dit Wattao, après Shérif Ousmane, Koné Zakaria..., est le seul ex-chef rebelle encore plus en vu dans l’administration Ouattara. Ses frères d’armes des ex-zones centre, nord et ouest (Cno) sont rentrés dans l’ombre depuis de nombreux mois. À la tête de ces postes de premier plan où Alassane Ouattara attendait de lui discrétion et efficacité, le lieutenant-colonel Wattao, selon des confidences, ne faisaient que multiplier des écarts qui ne passent pas inaperçus dans l’opinion internationale.

En août 2011, trois Français, deux anciens officiers et un ancien sous-officier, ont été arrêtés avec une importante somme d’argent à Abidjan, à Marcory-Biétry, en dehors de toute procédure légale. Après avoir été passés à tabac par les hommes de Wattao, ils ont été écroués à la Garde républicaine à Treichville. Cette affaire, dont les autorités françaises s'étaient saisies, avait sérieusement agacé le régime d’Abidjan. De passage à Paris à cette période, le ministre de l’Intérieur Hamed Bakayoko, avait indiqué ne pas être à l’origine de cette interpellation puisque, selon lui, il avait dû se « renseigner » afin de faire un rapport à la demande d’Alassane Ouattara, lui aussi en visite dans l’Hexagone. Cette affaire qui agace le régime d’Abidjan était encore vive dans la mémoire des partenaires de Ouattara que l’ex-patron du CCDO et de la sécurité de la zone sud exhibe sa fortune à la face de l’opinion internationale. Nombreux sont les amis du numéro un ivoirien qui ont été choqués. L’état-major n’a pas manqué de remonter les bretelles au bras droit de Guillaume Soro. Mais les jours suivants ne seront pas aussi cléments avec Issiaka Ouattara. Il sera épinglé par les Experts de l’Onu sur le trafic d’or au nord, sa région d’origine. Débarquer Wattao, dont les frasques sont connues dans l’opinion internationale, serait non seulement « envoyer un signal fort » à ses partenaires pour le régime Ouattara mais aussi démontrer qu’il s’inscrit dans la « tolérance zéro » vis-à-vis d’anciens chefs de guerre. Cependant, la disgrâce de Wattao va-t-elle se poursuivre jusqu’à La Haye ? A l'heure actuelle, des sources proches du pouvoir estiment qu'il ne sera pas transféré à la CPI.

Fait marquant, depuis mardi dernier les éléments de Wattao qui ont tenté d’empêcher le général Soumahoro Gaoussou, commandant des Forces terrestres, de procéder à la passation des charges à la tête de la zone sud sont activement recherchés. Ceux d’entre eux qui sont tombés dans les mailles du filet de l’état-major sont actuellement aux arrêts et répondront, selon une source militaire, de leur insubordination vis-à-vis de la haute hiérarchie.

Anderson Diédri (LNC 1078 - 25/7/14)

www.nouveaucourrier.net

Bonus : pourquoi le #Hondelatte ? Il y a bientôt un an, le chanteur Christophe Hondelatte (qui, dans une autre vie, animait le JT) commettait un reportage sur le crime, les escroqueries et la drogue à Abidjan, dans lequel Wattao réussissait un numéro sûrement pas pour rien dans le début de sa chute. Le voici en deux parties.

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